Une autre épreuve de force entre le Canada et la Russie relativement aux richesses non-exploitées de l'Arctique semble prendre forme, peu avant une rencontre prévue ce mois-ci, près d'Ottawa.

Le président russe Dmitri Medvedev a déclaré mercredi que son pays défendra énergiquement ses intérêts dans l'Arctique.

Et en guise de réponse, le Canada a affirmé qu'il fera valoir à nouveau sa souveraineté sur le Grand Nord lors d'un Sommet controversé réunissant cinq pays de l'Arctique, qui aura lieu dans deux semaines à Chelsea, au Québec.

Ces nouvelles tensions entre Ottawa et Moscou ont resurgi mercredi après que le président Medvedev ait déclaré, lors d'une session de son Conseil de sécurité, que la Russie devait être prête à défendre ses revendications sur les richesses minérales de l'Arctique. Le président a prédit que les changements climatiques vont engendrer de nouveaux conflits parce que la fonte des glaces metta à jour de nouvelles zones d'exploration.

«Les autres nations du Nord ont déjà posé des gestes concrets pour développer leur recherche scientifique ainsi que leur présence économique et même militaire dans l'Arctique», a déclaré le président Medvedev, ajoutant que «malheureusement, nous avons vu des tentatives visant à limiter l'accès de la Russie à l'exploration et au développement des ressources minérales. C'est tout à fait inadmissible, d'un point de vue légal, et injuste considérant la situation géographique et l'histoire de notre nation.»

Le Bureau du ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a prestement répondu en alléguant que le Canada détient une revendication historique sur le territoire de l'Arctique.

«La souveraineté du Canada sur la terre, les îles et les eaux de l'Arctique existe depuis longtemps, est bien établie et se fonde sur des titres historiques», a déclaré à La Presse Canadienne la porte-parole du ministère, Catherine Loubier.

«Ce gouvernement est dédié à développer le plein potentiel du Nord en tant que région prospère, dont la sécurité est assurée, au sein d'un Canada fort et souverain», a-t-elle ajouté.

Mme Loubier a fait remarquer que le pays s'est engagé à construire une station de recherche arctique de «classe mondiale» et qu'il continuera à recenser les ressources nordiques et les eaux arctiques.

Le gouvernement a aussi annoncé l'ajout d'une flotte de bateaux patrouille pour l'Arctique, d'un port en eau profonde et son intention de ré-équiper les Rangers canadiens et augmenter leurs effectifs.

Cette plus récente montée de tension entre les deux pays survient au moment où le ministre Cannon se prépare à accueillir les discussions entre les ministres des Affaires étrangères de quatre autres nations bordant l'Arctique, soit la Russie, les États-Unis, le Danemark et la Norvège.

Chacun de ces pays revendique certaines portions de ce territoire riche en ressources, où, selon les estimés des experts, se trouvent le quart des ressources non exploitées de gaz et de pétrole de la terre.