Deux dirigeants au coeur de la crise à Droits et Démocratie, le président par intérim, Jacques Gauthier, et le numéro 1 du conseil d'administration, Aurel Braun, ont annulé, lundi, leur comparution devant le comité des Affaires étrangères, prévue pour aujourd'hui.

«Je crois que ça devient de plus en plus insultant, a dit lundi le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff. M. Braun a mis la pagaille dans cette organisation. Nous avons un comité de direction en guerre ouverte avec les gens qui travaillent dans l'organisation et, maintenant, il refuse de se présenter devant le comité parlementaire.»M. Braun avait confirmé sa présence la semaine dernière, et le comité avait demandé à M. Gauthier de comparaître au même moment. Ils ont annoncé lundi qu'ils étaient trop occupés pour venir à Ottawa cette semaine.

«Ils ont été nommés par le gouvernement. Ils ont des comptes à rendre au Parlement. C'est important que les deux se présentent devant le comité, a estimé le député du NPD, Paul Dewar. Si ces messieurs refusent de venir lorsqu'on leur demande ou lorsque leur comparution est confirmée, il faudra les citer à comparaître.»

Un témoignage attendu

Chargé de faire la lumière sur la crise qui secoue l'organisme depuis plusieurs mois, le comité pourra toutefois, semble-t-il, entendre dans les prochaines semaines Suzanne Trépanier, la veuve de l'ancien président de Droits et Démocratie, Rémy Beauregard, mort subitement en janvier, quelques heures après une réunion de travail houleuse au cours de laquelle deux administrateurs ont claqué la porte.

Après avoir été accusé par l'opposition de faire de l'obstruction systématique au comité pour empêcher ses membres de voter en faveur de la comparution de Mme Trépanier, il semble que le gouvernement conservateur ait changé son fusil d'épaule et accepté qu'elle donne sa version des faits.

«Nous espérons que le comité puisse mettre de côté la partisanerie politique et les chamailleries pour permettre à Mme Trépanier, qui a souffert une grande perte, de partager son point de vue avec le comité et les Canadiens», a dit le ministre des Transports, John Baird, qui répondait aux questions en Chambre en l'absence du premier ministre.

Cela ne rassure en rien Michael Ignatieff, qui croit que le gouvernement conservateur pourrait se servir de cette crise pour fermer l'organisme.