L'ancien diplomate Robert Fowler a sévèrement critiqué tant le gouvernement Harper que le Parti libéral, dimanche, lors de la conférence des «grands penseurs» organisée par les libéraux à Montréal.

«Je crois que le Parti libéral a perdu son chemin, à tout le moins en termes de politiques. En fait, il court le risque de perdre son âme», a déclaré celui qui a été enlevé par Al-Qaeda au Niger en décembre 2008 et qui a été libéré quatre mois plus tard.«À mes yeux, il semble que les libéraux d'aujourd'hui ne se tiennent pas debout pour leurs principes. J'ai l'impression qu'ils vont appuyer n'importe quoi pour retourner au pouvoir», a-t-il ajouté lors de sa conférence qui s'est tenue dimanche matin.

Robert Fowler n'a pas non plus été tendre envers le gouvernement conservateur, dont il a attaqué la politique dans le conflit israélo-palestinien, qu'il a décrite comme électoraliste et dangereuse.

Il a aussi dénoncé la mission militaire en Afghanistan, qu'il juge injustifiée et sans aucune chance de victoire. «Une fois que l'on comprend et que l'on accepte cette réalité, c'est le temps de partir; pas un moment, pas une vie et pas un dollar plus tard», a-t-il affirmé.

Le Canada devrait plutôt miser sur l'Afrique, a plaidé M. Fowler. Il a d'ailleurs mis en garde le gouvernement Harper de ne pas délaisser le continent au seul motif qu'il représentait une part importante de la politique d'aide et de développement international des gouvernements précédents.

En point de presse, Michael Ignatieff a réagi en disant que Robert Fowler était un héros national qui avait tous les droits de dire ce qu'il pensait. Il a cependant ajouté qu'il n'était pas d'accord avec «chaque syllabe» prononcée par son invité.

«Je ne veux pas être arrogant dans ma réponse. Mais j'oserais dire que ce week-end, avec la contribution inattendue et immense des citoyens de tout le pays, nous avons retrouvé notre âme», a-t-il dit.