Vingt ans après l'échec de Meech, il faut faire le constat que le Québec ne pourra jamais être «accomodé» dans la constitution canadienne, puisqu'aucune offre ne viendra du Canada, selon le chef du Bloc québécois Gilles Duceppe.

Alors qu'il entame mardi, au Nouveau-Brunswick, une tournée pancanadienne pour sonder la perception du «reste» du Canada face à la souveraineté du Québec, le chef bloquiste rappelle que le Québec n'a jamais accepté la constitution de 1982 et qu'il est aujourd'hui «pratiquement» impossible de l'amender. De toute façon, ajoute Gilles Duceppe, la question constitutionnelle est réglée depuis longtemps «pour eux», faisant allusion aux Canadiens anglais.

Dans sa tournée, le chef du Bloc veut discuter «ouvertement» de la seule option qui, selon lui, s'offre aux Québecois, soit la souveraineté du Québec. Gilles Duceppe entend expliquer aux divers groupes qu'il rencontrera que les souverainistes n'éprouvent aucune animosité envers le Canada. Simplement, précise-t-il, le Québec ne voit pas ses valeurs bien «servies» dans un Canada qui s'est construit selon ses propres intérêts.

M. Duceppe convient que les deux nations ont certains intérêts communs, mais il ajoute que le Québec en a aussi avec les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, sans pour autant s'intégrer à ces pays.

Le chef bloquiste assure que le Québec maintiendrait ses contacts avec le Canada, puisque la souveraineté ne changerait pas la «géographie et la proximité» des deux nations. Mais il précise que la souveraineté ferait en sorte que le Québec pourrait enfin traiter «d'égal à égal».

Gilles Duceppe admet par ailleurs qu'il n'a jamais senti d'agressivité envers lui de la part des Canadiens anglais, sauf en de très rares occasions. Il affirme que plusieurs d'entre eux lui ont même avoué qu'il était «dommage qu'il soit séparatiste» parce qu'ils étaient d'accord avec plusieurs de ses idées.