Le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, croit que la science pourra régler les différends internationaux concernant les frontières de l'Arctique canadien.

Il a fait cette déclaration à son arrivée lundi après-midi à Resolute Bay, à l'extrémité nord du passage du Nord-Ouest, où il est venu observer les efforts du Canada visant à faire reconnaître sa souveraineté en Arctique.

Pendant deux jours, M. Cannon regardera des scientifiques travailler pour établir la carte des limites du plateau continental de l'Arctique. Ils effectuent le travail de terrain nécessaire pour préparer la soumission que le Canada présentera à la Commission des limites du plateau continental des Nations unies, qui prendra éventuellement une décision par rapport aux diverses revendications territoriales.

Lawrence Cannon a rappelé que le projet était mené conformément à la Convention sur le droit de la mer des Nations unies, qu'il était basé sur des données scientifiques et réalisé par le Canada dans un esprit de collaboration.

Selon le ministre, le gouvernement canadien s'est engagé à fournir ces renseignements au plus tard en 2013 et il est sur la bonne voie pour respecter cet échéancier.

Mardi, M. Cannon franchira 650 kilomètres pour se rendre au camp d'observation des glaces de l'île Borden, au nord de l'océan Arctique.

Plusieurs pays ont des vues sur le territoire arctique alors que le réchauffement de la planète fait miroiter la possibilité d'accéder à d'importantes réserves de pétrole, de gaz naturel et de minéraux. Le Canada est confronté par la Russie, les Etats-Unis et le Danemark sur cette question.

Depuis leur arrivée au pouvoir en 2006, les conservateurs ont fait de l'Arctique une priorité. Ils ont promis d'augmenter la présence militaire canadienne dans le passage du Nord-Ouest, que la fonte rapide de la glace pourrait transformer en voie de circulation régulière entre l'Atlantique et le Pacifique. Le Canada a déclaré sa souveraineté sur le passage, mais les Etats-Unis et d'autres nations estiment qu'il s'agit d'une voie navigable internationale.

La semaine dernière, la tension entre le Canada et les Etats-Unis à ce sujet a monté d'un cran lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des cinq Etats côtiers de l'océan Arctique. Durant la rencontre organisée par Lawrence Cannon, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a en effet déclaré que les Premières Nations et plusieurs autres pays auraient dû être invités.