Des élus conservateurs québécois viennent à la défense de leur collègue Maxime Bernier et, du coup, écorchent à leur tour le Québec.

Invités à commenter les accusations de «Québec bashing» lancées par le ministre québécois des Finances contre le député fédéral Maxime Bernier, le ministre fédéral Jean-Pierre Blackburn et le député de la région de Québec Jacques Gourde donnent raison à leur collègue conservateur.

Mardi, à Québec, le ministre Raymond Bachand reprochait au député Bernier ses commentaires sur «la dépendance économique» du gouvernement québécois. M. Bernier exprime ses points de vue dans les cercles conservateurs du Canada, par le biais de son blogue et parfois en personne. Dans un de ces derniers discours, il reproche aux politiciens québécois «d'aller constamment quêter plus d'argent à Ottawa».

Un discours qu'a dénoncé le ministre Bachand. Mardi, il déclarait que le député Bernier «devrait défendre les valeurs québécoises ailleurs au Canada plutôt que de faire du "Québec bashing" en Alberta».

«C'est faux! C'est faux!», s'est indigné le principale intéressé, au téléphone. M. Bernier tient à préciser que ce discours, il l'a livré en Montérégie, pas à Calgary.

Le ministre Blackburn, pour sa part, appuie les propos de M. Bernier et renchérit.

«L'image qu'on a projetée à l'extérieur du Québec, au niveau des autres provinces, c'est que le Québec demande tout le temps, quémande, n'est jamais content et n'est jamais satisfait», a dit le ministre à son arrivée au parlement mercredi matin. Et il tient le Bloc québécois responsable de cette image.

Croisé sur la pelouse de la colline parlementaire, le député Gourde a invité les Québécois à lire le discours de son collègue Bernier.

«Je pense que 40 pour cent des Québécois au moins sont d'accord avec ce que M. Bernier a dit», a-t-il assuré.

Quelle partie de ce qu'a dit M. Bernier serait applaudie par tous ces Québécois? «L'ensemble de son discours; l'ensemble du constat des 40 dernières années du Québec», a soutenu M. Gourde.

M. Bernier précise pour sa part que l'accusation qu'il porte à l'endroit des politiciens québécois - qui quêtent trop à Ottawa - ne vise que la péréquation.

«J'aimerais qu'on ait comme but, plutôt que de viser d'avoir plus d'argent de péréquation - ça veut dire qu'on serait encore plus pauvre -, qu'on ait comme but de sortir de cette pauvreté-là et d'avoir moins d'argent de péréquation», plaide-t-il.