Le gouvernement Harper serre de nouveau la vis aux divers ministères et agences gouvernementales.

Après avoir imposé en mars un gel de leur budget annuel jusqu'en 2014, voilà que le président du Conseil du Trésor, Stockwell Day, exige de 13 ministères et agences qu'ils réexaminent leurs dépenses afin de réaliser des économies de 5% de leur enveloppe budgétaire.En conférence de presse lundi, le ministre Day a indiqué que le budget de ces 13 ministères et agences totalise 35 milliards de dollars et que les économies que veut réaliser le gouvernement s'élèvent à 1,7 milliard de dollars.

Ces économies, qui seront permanentes, serviront à réduire davantage le déficit d'Ottawa, qui doit être éliminé d'ici 2014-2015, ou encore pourront être utilisées pour financer d'autres programmes plus pressants.

Certains des plus gros ministères sont visés par cet exercice de compression. Il s'agit des ministères de la Défense, des Travaux publics, des Ressources humaines, des Pêches et Océans, du Bureau du Conseil privé et du Conseil du Trésor.

Les autres ministères et organismes dont les dépenses seront passées au peigne fin sont:

> Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec

> Agence de promotion économique du Canada atlantique

> Bureau de l'infrastructure du Canada

> Bureau du directeur des poursuites pénales

> Diversification de l'économie de l'ouest du Canada

> Industrie Canada

> Marine Atlantique S.C.C.

L'an prochain, d'autres ministères et agences devront se soumettre au même exercice.

«Alors que nous nous engageons dans la voie menant à la réduction du déficit, il est essentiel que le gouvernement vive selon ses moyens et cerne des économies substantielles. L'objet des examens stratégiques est de réinvestir les fonds consacrés à des programmes à faible rendement dans des domaines qui sont prioritaires pour les Canadiens et les Canadiennes», a déclaré Stockwell Day.

M. Day a réitéré l'intention du gouvernement Harper de ne pas réduire les paiements de transfert aux provinces ou augmenter les impôts des contribuables dans le cadre de la lutte contre le déficit.

Déficit plus bas que prévu

Dans son dernier budget, le ministre des Finances, Jim Flaherty, prévoyait un déficit de 54 milliards de dollars pour l'exercice financier 2009-2010, qui a pris fin le 31 mars. Or, la vigueur de la croissance de l'économie canadienne est telle que le déficit sera vraisemblablement moins élevé. Selon certains économistes, il ne devrait pas dépasser les 49 milliards de dollars.

Le critique libéral aux finances, John McCallum, a dit souhaiter que cet exercice permette au gouvernement Harper de réaliser des économies d'efficience et espère qu'il ne mènera pas à des compressions dans des programmes importants pour les femmes ou les minorités linguistiques.

Il a rappelé qu'en septembre 2007, le gouvernement conservateur avait décidé de mettre la hache dans certains programmes qu'il jugeait non essentiels, comme le programme de contestation judiciaire, dans le cadre d'une révision des dépenses.

«Je suis tout à fait favorable à ce que l'on trouve des économies au sein du gouvernement. (...) Mais ce que je crains de ce gouvernement, c'est qu'il fasse comme il l'a fait dans le passé en coupant les fonds aux plus vulnérables», a dit M. McCallum.

Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a affirmé que le gouvernement Harper devrait mettre le ministère de la Défense à contribution davantage que tout autre ministère.