Les responsables du groupe qui a organisé la rencontre au cours de laquelle Stephen Harper a répondu aux questions de jeunes Canadiens lundi confirment avoir soumis au préalable les questions au bureau du premier ministre.

Mais ils nient que les collaborateurs du premier ministre aient récrit les questions pour éviter que des sujets controversés comme l'avortement ou l'environnement ne soient abordés.

 

«Il n'y a eu aucune censure, aucune modification des questions faite par le bureau du premier ministre», a affirmé Antoine Pouliot, du groupe Vision internationale, qui a organisé cette séance.

«Nous avons ici cette semaine 120 jeunes de partout du Canada qui ont soumis leurs questions à Vision internationale sur les enjeux qui les préoccupaient. Nous avons ensuite transmis les questions au bureau du premier ministre, qui a choisi parmi ces questions. (...) Les questions qui ont été posées étaient celles qui avaient été soumises», a ajouté M. Pouliot, un Québécois de 21 ans.

En tout, une quarantaine de questions ont été acheminées au bureau du premier ministre. Du lot, huit questions ont été posées lundi.

Ces jeunes sont à Ottawa cette semaine afin de participer à une réunion de jeunes ambassadeurs du G8 et du G20. Une douzaine d'entre eux seront choisis d'ici à la fin de la semaine pour participer à un rassemblement international qui aura lieu parallèlement aux sommets du G8 et du G20.

Le bureau du premier ministre a aussi nié avec véhémence avoir récrit les questions posées par les jeunes, qui portaient toutes sur l'économie, la taxe internationale sur les banques ou le rôle du Canada dans le monde. La rencontre était animée par le sénateur conservateur Mike Duffy, ancien journaliste au réseau CTV.

Le Devoir et La Presse Canadienne ont dit hier que des jeunes s'étaient plaints du fait que leurs questions avaient été modifiées pour en expurger les éléments embarrassants. Une question sur le programme de santé maternelle dans les pays en voie de développement aurait ainsi été reformulée afin d'en extraire toute allusion à l'avortement. Depuis quelques semaines, l'opposition exige que le gouvernement Harper accepte de financer des services d'avortement dans le cadre de cette initiative.