Un sou noir économisé ne l'est peut-être plus en réalité - en fait, il ne sert probablement qu'à accumuler la poussière dans un pot alors que les contribuables déboursent des millions pour en produire de nouvelles.

C'est l'un des arguments mis de l'avant par les politiciens qui se sont rencontrés mercredi pour se pencher sur le coût et les bénéfices de l'abolition du sou noir, alors que l'inflation réduit sa valeur et que les consommateurs utilisent de plus en plus le débit et les cartes de crédit, ou le magasinage en ligne.

Selon Pat Martin, un député néo-démocrate de Winnipeg qui a présenté un projet de loi pour l'élimination du sou noir, en 2008, ce n'est pas le problème financier le plus urgent au pays, mais il s'agit d'une mesure qui permettrait de sauver des coûts et qui s'attaquerait à un irritant majeur pour les entreprises et les consommateurs.

Le comité des finances du Sénat a entendu les témoignages des représentants de la Banque du Canada, de la Monnaie royale canadienne et du ministère des Finances au sujet des coûts impliqués dans la production du sou noir et l'impact potentiel de son élimination.

Pierre Duguay, sous-gouverneur de la Banque centrale, croit qu'il n'y aurait aucun impact suite à l'abolition de cette pièce cuivrée, même si l'on devait arrondir les prix avec des multiples de cinq. Il a expliqué que cette augmentation de prix serait faite seulement une fois et qu'elle ne serait pas influencée par l'inflation.

Cette réunion survient après qu'Ottawa eut commencé à imprimer les billets de la devise canadienne, maintenant faits de papier à base de coton, sur un genre de plastique. Les nouveax billets seront moins dispendieux à produire et dureront plus longtemps.

La Monnaie royale canadienne n'a pas dévoilé le coût exact de la production du sou noir, mais M. Martin estime qu'il se situe entre 1,5 et quatre cents chacun, lorsqu'on y ajoute le transport, la distribution et la main-d'oeuvre. Selon lui, ces pièces de monnaie coûtent entre 100 et 150 millions $ par année à l'économie canadienne.