La diminution du nombre de chasseurs au Québec est dramatique selon le sénateur conservateur Pierre-Hugues Boisvenu, qui attribue cette baisse à l'urbanisation et au plus grand nombre de mères monoparentales.

Le sénateur québécois a formulé ces commentaires alors qu'il livrait la position du gouvernement sur le projet de loi conservateur C-391 qui vise à abolir l'enregistrement des armes d'épaule.

Les conservateurs argumentent notamment que le registre des armes à feu cible indûment les chasseurs et les agriculteurs parce qu'il criminalise ceux qui n'enregistrent pas leurs fusils ou oublient de le faire.

En entrevue à La Presse Canadienne, M. Boisvenu a cependant poussé sa réflexion plus loin, expliquant qu'au-delà des questions des coûts et de l'efficacité du registre, il a regardé toute la problématique des armes de chasse au Québec, et constate une baisse drastique du nombre de chasseurs.

Notant la présence de plus en plus grande de mères dans la société qui élèvent seules leurs enfants, le sénateur québécois a précisé que «la chasse n'est plus une tradition transmise de père en fils», ajoutant que maintenant, «les jeunes de 14-15-16-17-18 ans n'ont plus le réflexe d'acheter une arme à feu».

«On voit que le nombre de chasseurs est rendu dramatique», a-t-il déclaré.

Une situation dramatique selon lui, car la diminution des chasseurs «a un impact direct sur le nombre d'accidents de la route parce que les chevreuils et les cerfs vont frapper les voitures», a expliqué celui qui a travaillé pendant 15 ans au ministère du Loisir, de la chasse et de la pêche, tel qu'il était alors appelé.

Il a précisé que si les cerfs ne sont pas abattus en Estrie, il y a, bon an mal an, entre 5000 et 8000 collisions entre ces animaux et des voitures. «Ça amène d'autres problèmes au niveau de la mortalité», a-t-il conclu.

Mais au ministère des Transports, on a compilé quelque 6000 collisions par année au total au Québec, précisant que même les accrochages sont comptabilisés.

M. Boisvenu, qui a fondé l'Association des familles de personnes assassinées ou disparues qui milite pour les droits des victimes d'actes criminels et de leurs proches, est - comme l'ensemble des conservateurs - en faveur de l'abolition de l'enregistrement des fusils de chasse, un projet de loi privé mené de front par la députée conservatrice du Manitoba, Candice Hoeppner.

Les députés libéraux, bloquistes et la majorité des néo-démocrates vont voter contre le projet de loi C-391, parce qu'ils veulent le maintien intégral du registre des armes à feu.