Le chef du Parti libéral du Canada, Michael Ignatieff, a insisté, samedi, sur le fait que le gouvernement fédéral devait remettre les documents concernant les prisonniers afghans. Il a toutefois refusé de dire ce qu'il comptait faire si jamais les conservateurs continuaient à retarder la remise des documents.

De passage à Halifax, M. Ignatieff a affirmé qu'une rencontre, prévue pour lundi, pourrait indiquer si une entente pouvait être conclue concernant les documents sur des détenus remis par l'armée canadienne aux autorités afghanes.

M. Ignatieff a toutefois assuré qu'il n'y avait aucune raison pour qu'un accord ne soit pas conclu. Il s'est dit optimiste, bien qu'il ne reste plus beaucoup de temps aux parties pour s'entendre.

Le Nouveau Parti démocratique et le Bloc québécois ont menacé de retenir les millions de dollars requis par Ottawa pour financer les sommets du G-8 et du G-20, si jamais le gouvernement ne remettait pas les documents demandés.

Vendredi, ces deux partis ont affirmé être prêts à entamer, dès lundi ou mardi, une procédure parlementaire dans le but immobiliser la Chambre des communes et les travaux jusqu'à la fin de la session.

Quant à lui, M. Ignatieff n'a pas voulu exclure cette possibilité, préférant attendre à la fin de la rencontre de lundi.

Les documents concernent des allégations voulant que des prisonniers ont été torturés après avoir été remis aux autorités afghanes par les Forces canadiennes.

Le mois dernier, le président des Communes, Peter Milliken, a décidé que les parlementaires avaient le droit de consulter ces documents, mais a demandé aux partis d'en arriver à un compromis. Mais les partis ne sont toujours pas parvenus à un accord, malgré une entente de principe.

M. Ignatieff a expliqué que cette entente de principe verrait des versions non censurées des documents être examinées attentivement par un comité composé de membres de tous les partis afin de protéger les intérêts de la sécurité nationale.