Le gouvernement Harper a annoncé lundi qu'il en appelle de la décision rendue la semaine dernière par la Cour fédérale, qui l'obligeait à proposer aux avocats d'Omar Khadr des mesures destinées à remédier aux violations de ses droits fondamentaux.

Cette annonce est survenue le même jour où le Canadien de 23 ans, dernier Occidental détenu à la base américaine de Guantánamo, a décrété devant un tribunal militaire qu'il allait boycotter son procès, après avoir refusé de plaider coupable en échange d'une peine réduite.

Accusé entre autres choses d'avoir tué un soldat américain en Afghanistan en 2002, Omar Khadr a fait cette déclaration à l'occasion d'une audience préliminaire à Guantánamo, où son procès doit débuter le 10 août.

La semaine dernière, il avait renvoyé les trois avocats américains qui le représentaient devant le tribunal militaire. Il a confirmé lundi qu'il n'allait pas présenter de défense à son procès. «J'y assisterai peut-être, mais je n'y participerai pas», a-t-il dit, dénonçant le processus comme injuste.

Pendant ce temps, au Canada, le bras de fer qui oppose le gouvernement Harper aux tribunaux, d'une part, et aux avocats canadiens d'Omar Khadr, d'autre part, s'est poursuivi.

Lundi, le ministre de la Justice, Rob Nicholson, a annoncé qu'Ottawa interjetterait appel de la décision de la Cour fédérale, rendue il y a une semaine. Cette décision donnait sept jours au gouvernement pour communiquer à M. Khadr ce qu'il comptait faire pour remédier aux violations continues de ses droits fondamentaux.

La Cour fédérale a conclu que les actions entreprises par le gouvernement depuis la dernière décision de la Cour suprême du Canada, qui l'encourageait à agir dans le dossier mais sans lui en dicter la manière, n'étaient pas suffisantes.

«Cette affaire soulève d'importantes questions concernant la prérogative de la Couronne en matière d'affaires étrangères», a dit le ministre Nicholson dans un communiqué, lundi.

«Comme la Cour suprême du Canada l'a déclaré dans une affaire antérieure concernant M. Khadr: "Il ne serait donc pas opportun que la Cour donne des directives quant aux mesures diplomatiques qu'il faudrait prendre pour remédier aux violations des droits de l'intimé garantis par la Charte."»