Après Jean-Yves Roy, qui doit annoncer aujourd'hui à quelle date il quittera son siège à la Chambre des communes, une autre députée du Bloc québécois a annoncé hier qu'elle ne sera pas candidate aux prochaines élections.

Âgée de 70 ans, la députée de La Pointe-de-l'Île, Francine Lalonde, quittera «à contrecoeur» l'arène politique pour aller livrer une tout autre bataille: contre un cancer qui revient la hanter.

«Quand j'ai su que le cancer était revenu, j'ai réfléchi. Et disons que j'ai été aidée dans ma décision par le fait qu'il y a eu d'autres manifestations que la maladie se réveillait», a expliqué Mme Lalonde, affligée, en marge de la réunion des députés du Bloc québécois en prévision de la rentrée parlementaire.

En 2008, la députée avait subi une autogreffe de cellules souches pour traiter un cancer des os. Elle était en rémission depuis plus de deux ans.

«Le myélome multiple est un cancer qui, contrairement à d'autres, ne peut pas se guérir, mais il se traite. Je ne sais pas encore quelle sera l'apparence de la bête, mais ce n'est pas une maladie intéressante à avoir, c'est douloureux», a-t-elle souligné en essuyant une larme.

Mme Lalonde entend garder son rôle de porte-parole en matière d'affaires étrangères jusqu'aux prochaines élections.

«Il vient un moment où on peut ne plus remplir ses fonctions, a-t-elle conclu. Je viens d'avoir 70 ans, je ne peux pas prendre le risque de me faire réélire alors qu'il peut y avoir une accélération des effets négatifs de la maladie.»

Dans un communiqué de presse, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a indiqué que le départ de Mme Lalonde «créera un grand vide».

Ancienne ministre déléguée à la Condition féminine dans le gouvernement de René Lévesque, Francine Lalonde a été réélue six fois depuis 1993 dans le bastion souverainiste de La Pointe-de-l'Île, à Montréal. En 2008, elle avait remporté son siège haut la main, par plus de 56% des voix contre 16% pour son plus proche adversaire, le candidat libéral Oumy Sarr.

La Presse a révélé hier que le syndicaliste Jean-Claude Rocheleau, ex-candidat du NPD dans Hochelaga, s'apprête à se joindre au Bloc québécois. La circonscription de La Pointe-de-l'Île pourrait se révéler idéale pour lui, qui, à titre de président du syndicat des employés de Shell, se bat actuellement pour éviter la fermeture annoncée de la raffinerie de Montréal-Est.

«Certainement, il ferait un bon député», a estimé Mme Lalonde.

Départ de Jean-Yves Roy

Quant au député de Haute-Gaspésie-La Mitis-Matane-Matapédia, Jean-Yves Roy, qui a déjà annoncé qu'il ne se présenterait pas aux prochaines élections, il annoncera aujourd'hui à quel moment il entend quitter ses fonctions. M. Roy devait rencontrer le chef du Bloc en soirée pour en discuter. C'est Jean-François Fortin qui a été choisi comme candidat aux prochaines élections dans sa circonscription. Il était même présent au caucus, qui rassemblait les députés, mais aussi les futurs candidats.

Le leader parlementaire du Bloc québécois, Pierre Paquette, estime que ce genre de départ est normal dans un parti politique. «C'est un peu normal qu'après plusieurs années en politique, on veuille faire autre chose. Ça ne m'inquiète pas. Ce ne sont pas des départs pour des raisons politiques mais pour des raisons personnelles ou de santé», a-t-il souligné, tout en se réjouissant de l'arrivée possible de l'ex-néo-démocrate Jean-Claude Rocheleau parmi les troupes bloquistes.