Le premier ministre Stephen Harper s'envolera mardi pour la Suisse dans le cadre d'une initiative des Nations unies considérée comme étant la «prochaine étape logique» pour aider les femmes et les enfants du tiers-monde.

M. Harper quittera le Canada tôt mardi matin pour coprésider une commission onusienne mise sur pied l'été dernier par les dirigeants du G8 lors du sommet à Muskoka, en Ontario. Il doit y établir les jalons de cette initiative de 40 milliards $.

L'objectif est de créer un système combinant les projets en santé maternelle du G8 et du sommet sur les objectifs du millénaire pour le développement des Nations unies, et ce, d'ici le mois de mai. Selon Dimitri Soudas, le porte-parole du premier ministre, cela représente la «prochaine étape logique» dans l'aide apportée aux mères et aux enfants des pays les plus défavorisés.

Un responsable présent à la rencontre d'information visant à expliquer les objectifs du voyage du premier ministre estime que le problème, à l'heure actuelle, est qu'il n'existe pas de norme lorsqu'il est question de santé maternelle. Les pays donateurs, ceux en voie de développement ainsi que les organisations civiles ont tous une manière d'évaluer le succès de l'aide qu'ils versent. Ainsi, la commission veut répondre à ce problème pour que tous «chantent à l'unisson».

«L'obligation de rendre des comptes est au coeur de l'initiative de Muskoka», a expliqué Dimitri Soudas. Après Genève, ce dernier se rendra à Rabat, au Maroc, avant de revenir au Canada en fin de journée jeudi.

Même si cela a toute l'apparence d'un exercice bureaucratique, les implications de la création d'un tel système sont morales et politiques, selon ses défenseurs. Les mesures permettront non seulement de s'assurer que les pays reçoivent les sommes allouées par l'entreprise de projets sur le terrain, mais aussi à déterminer quels types de programmes seront financés.

Dans le passé, il y a eu des tentatives similaires et visant à établir des bases communes pour un système d'aide responsable et ciblé, mais celles-ci n'ont pas bénéficié d'un même leadership politique. M. Harper préside la Commission d'information et de responsabilisation pour la santé de la femme et de l'enfant avec le président de la Tanzanie, Jakaya Kikwete. Le rôle du premier ministre sera de donner son coup d'envoi, a expliqué M. Soudas.

Le premier ministre Harper avait fait de la santé maternelle et infantile le dossier du Canada en adoptant l'Initiative de Muskoka, lors du sommet du G8 en juin dernier. Le dossier avait provoqué une controverse l'hiver dernier lorsque le gouvernement conservateur avait annoncé que le projet sur la santé maternelle du G8 ne financerait pas des services de régulation de naissances et d'avortement légal.

Finalement, Ottawa était revenu sur ses pas en affirmant que chaque pays était libre «d'identifier ses propres priorités».