Les conservateurs font valoir un nouvel argument pour gagner des appuis dans les régions du Québec: les portes du gouvernement fédéral sont plus grandes ouvertes pour les électeurs des circonscriptions conservatrices.

C'est du moins ce qu'a laissé entendre le ministre des Ressources naturelles, Christian Paradis, au cours d'une entrevue avec La Presse. M. Paradis est le lieutenant québécois du premier ministre Stephen Harper. À ce titre, il s'occupe notamment de la préparation électorale dans la province.

«Je suis un gars des régions. Trop longtemps, j'ai vu dans ma circonscription un député bloquiste qui ne veut pas que le Canada marche. Il n'y avait tout simplement pas de porte d'entrée au gouvernement fédéral. Et c'est très frustrant», a-t-il dit.

«Quand les promoteurs arrivent, qu'ils ont des projets et qu'ils veulent avoir un joueur important qui est le gouvernement fédéral, il n'y a pratiquement pas de porte d'entrée, il n'y a aucun bénéfice tangible qui peut être apporté. Sauf que, lorsqu'on arrive au Parti conservateur, ça fait partie de nos valeurs de base d'être connecté sur les régions, de tenir compte des particularités des régions et de livrer la marchandise, d'arrimer nos politiques dans ce sens-là», a-t-il ajouté.

«Je me fais toujours le porte-parole ou la courroie de transmission du gouvernement fédéral dans ma circonscription, et c'est vrai pour tous mes collègues. Et ça, c'est la grosse, grosse différence.»

Appelés à dire si le premier ministre appuie la position de son lieutenant québécois, les porte-parole de Stephen Harper n'ont pas voulu réagir.

Mais au bureau de Christian Paradis, on a précisé la pensée du ministre en fin de journée, hier. «Mon interprétation de ce qu'il a dit, c'est que le député bloquiste ne contribue en rien au processus de décision, et il prend le crédit pour les choses auxquelles il s'oppose», a expliqué son directeur des communications, Richard Walker.

Mais il est faux de dire que les portes d'un gouvernement conservateur son fermées aux électeurs des circonscriptions bloquistes, a insisté M. Walker: «Ce n'est pas vrai. On a alloué beaucoup d'argent et d'annonces dans des régions de Québec qui ne sont même pas des endroits où les conservateurs ont un siège.»

«Mais pour avoir une voix très forte, il est très important d'avoir les conservateurs pour représenter les régions», a conclu l'employé du ministre.