Le NPD et les libéraux pourraient s'opposer à une entente conclue par le Parti conservateur et le Bloc québécois au sujet de la libération conditionnelle au sixième de la peine.

La Presse a révélé hier que les troupes de Stephen Harper et celles de Gilles Duceppe s'étaient mises d'accord pour adopter rapidement des mesures visant à empêcher certains détenus d'être libérés après avoir purgé seulement le sixième de leur peine.

Depuis la mise en liberté hâtive de Vincent Lacroix, il y a une dizaine de jours, le Bloc québécois s'est remis à exercer des pressions sur le gouvernement pour qu'il adopte rapidement des changements rétroactifs aux règles en vigueur, essentiellement pour éviter qu'un autre fraudeur à grande échelle, Earl Jones, ne bénéficie d'un traitement semblable.

«On vient d'avoir une surprise, a toutefois lancé M. Duceppe à sa sortie de la période de questions, hier après-midi. Le NPD vient de nous aviser qu'il ne donnera pas son consentement.»

L'accord de tous les partis est nécessaire pour qu'un projet de loi soit adopté de manière accélérée.

Les libéraux ont dit vouloir voir l'entente avant de se prononcer. Quant au NPD, le chef adjoint, Thomas Muclair, a dénoncé le fait que le Bloc tente d'outrepasser les pouvoirs du Parlement pour faire des gains électoraux.

«On verra demain, a laissé tomber Gilles Duceppe. M. Layton étant absent aujourd'hui, peut-être qu'il ramènera un peu de logique dans ce parti.»

«Si nous n'avons l'accord que d'un seul parti, bien sûr que nous irons de l'avant avec le projet de loi, sauf que ce sera un peu plus long pour son adoption définitive», a quant à lui précisé le ministre Jean-Pierre Blackburn.