Irrité de voir des affiches partisanes placardées sur son territoire avant le début des élections, l'arrondissement du Sud-Ouest a menacé aujourd'hui de démonter les publicités du candidat libéral Mark Bruneau s'il ne le fait pas lui-même.

Les pancartes à l'effigie du candidat libéral dans Jeanne-Le Ber ont fait leur apparition un peu partout dans l'arrondissement ainsi qu'à Verdun depuis mercredi. Or, a rappelé la mairie du Sud-Ouest, le règlement local interdit l'affichage partisan sur le mobilier public avant le déclenchement d'une campagne électorale.

L'arrondissement a d'abord donné 12 heures au candidat pour retirer ses affiches. Après avoir négocié avec ses collaborateurs, il a été convenu qu'il aurait jusqu'à cet après-midi pour commencer à le faire. Faute de quoi, ce sont des cols bleus qui pourraient démanteler les pancartes, et une facture serait envoyée au PLC.

«On est un peu surpris parce que tout le monde est conscient qu'une élection sera déclenchée dans les prochains jours, sinon dans les prochaines heures, a indiqué la porte-parole du candidat Bruneau, Danielle Dansereau. Nous n'avons que pris un peu d'avance sur la pose des pancartes.»

La réaction de l'arrondissement l'étonne d'autant plus que des candidats ont commencé à poser leurs pancartes dans d'autres secteurs. Elle souligne en outre le cas de Thomas Mulcair, qui a commencé à afficher des réclames dans la circonscription d'Outremont.

Chaude lutte en vue

La circonscription de Jeanne-Le Ber, qui couvre une partie du Sud-Ouest et de Verdun, devrait être l'une des plus chaudement disputées à Montréal lors du prochains scrutin. Autrefois occupée par Liza Frulla, elle a été remportée par le bloquiste Thierry St-Cyr lors des deux dernières élections.

Les libéraux ont manifestement l'intention de reprendre ce siège. Lors d'un passage à Montréal, fin février, leur chef Michael Ignatieff a visité l'École de technologie supérieure (ETS) aux côtés du candidat Bruneau.

Les trois partis d'opposition ont à toutes fins pratique scellé le sort du gouvernement Harper en annonçant qu'ils voteraient contre son budget. Mais la campagne n'est pas officiellement lancée pour autant. Le premier ministre doit demander au gouverneur général David Johnston de dissoudre la Chambre des Communes.