Bruce Carson a obtenu la permission de travailler pour Stephen Harper d'un fonctionnaire de moyen échelon et sans la participation des services de sécurité ou d'un membre du Cabinet du premier ministre (CPM), a affirmé, jeudi, un porte-parole du Bureau du Conseil privé (BCP).

Le BCP a également indiqué qu'il examinait ses procédures de filtrage de sécurité à la suite des révélations concernant M. Carson, un ancien conseiller de Stephen Harper.

Ce dernier avait demandé, un peu plus tôt cette semaine, une telle révision, après que La Presse Canadienne eut révélé que M. Carson avait été condamné pour cinq chefs d'accusation de fraude, soit trois de plus que ce qui avait été révélé jusqu'alors, et reçu l'ordre de la justice de continuer à recevoir des soins de psychiatrie avant de devenir l'un des plus proches conseillers de M. Harper.

Le mystère planait quant à l'identité de la personne qui avait accordé à Bruce Carson la cote de sécurité de niveau secret.

Un peu plus tôt cette semaine, M. Carson a affirmé qu'il avait tout dit sur son casier judiciaire en demandant la cote de sécurité, en 2006, et qu'il en avait discuté avec Ian Brodie, alors le chef de cabinet de Stephen Harper.

Ces derniers ont toutefois affirmé qu'ils n'étaient pas au courant des condamnations survenues en 1990 et qu'ils n'avaient pas participé au processus d'attribution de cote de sécurité.

Certains ont avancé que William Elliott, alors conseiller en sécurité nationale au Cabinet du premier ministre et actuel commissaire de la Gendarmerie royale du Canada, avait donné cette cote à Bruce Carson.

Toutefois, un haut représentant du renseignement bien au courant de l'affaire a affirmé à La Presse Canadienne que ce n'était pas le cas.

L'explication la plus claire jusqu'à présent a été fournie par un porte-parole du BCP. Raymond Rivet a affirmé qu'aucun membre de son organisme, incluant le conseiller en sécurité nationale de l'époque, ni du CPM n'avait participé à l'attribution de la cote de sécurité à M. Carson.

Le porte-parole a par la suite précisé que cette autorisation avait été accordée par un directeur de la sécurité.

Dans un courriel, M. Rivet a ajouté que le BCP procédait actuellement à une révision des procédures de filtrage de sécurité.

Les déclarations de M. Rivet sont cohérentes avec ce qu'a affirmé à La Presse Canadienne une source bien au fait du dossier.

Cette source a soutenu que les cotes de sécurité de niveau secret n'étaient presque jamais refusées, même pour des personnes ayant été reconnues coupables d'un crime. Selon cette source, le casier judiciaire de M. Carson n'aurait pas représenté un signal d'alarme et n'aurait pas attiré l'attention d'un employé de l'échelon supérieur du BCP ou du CPM.