Le gouvernement de Stephen Harper n'obtient pas la note de passage lorsqu'il est question d'accès à l'information, révèle un nouveau rapport qui presse les Canadiens à être vigilants quant à leur liberté d'expression.

Pour la deuxième année consécutive, le rapport des Journalistes canadiens pour la liberté d'expression (CJFE) accorde un F moins au gouvernement, soutenant que les délais pour répondre aux demandes d'information se sont allongés et que le nombre de lacunes dans les informations reçues a radicalement augmenté.

Intitulé Comme des moutons à l'abattoir, le rapport cite la décision d'un fonctionnaire des Travaux publics de ne pas dévoiler une information à La Presse Canadienne pour expliquer pourquoi le Canada figure désormais au bas de la liste de cinq grandes démocraties lorsqu'il est question d'accès à l'information.

Plus de la moitié des institutions fédérales sondées sur leur performance d'accès à l'information se sont classées sous la moyenne et cinq ont même échoué.

Le parti au pouvoir a même été trouvé coupable d'outrage au Parlement pour avoir omis de dévoiler des informations au sujet de programmes importants de dépenses, souligne le rapport. Cela explique peut être pourquoi les journalistes semblent de moins en moins enclins à utiliser le mécanisme d'accès à l'information.

Les statistiques dans le rapport indiquent que 44 pour cent des requêtes d'accès à l'information n'obtiennent pas de réponses dans les délais prescrits de 30 jours. En moyenne, il faut 395 jours pour régler une plainte.

Le rapport accorde également un F pour les services de sécurité et le gouvernement fédéral qui ont déclaré que le sommet du G20 à Toronto fut un «franc succès».

La CJFE considère plutôt qu'il fut «le plus important compromis sur les libertés civiles de l'histoire du Canada». Les refus répétés de reconnaître les accréditations des journalistes, et de multiples incidents de harcèlement et de détention de journalistes ont largement contribué à ce fiasco, précise le rapport.

La Cour suprême du Canada a pour sa part reçu la cote C pour une décision juridique «ambiguë, forçant, d'un côté, un journaliste à divulguer ses sources tout en reconnaissant le droit de protéger les sources lorsqu'il peut démontrer qu'il en va de l'intérêt public».

Malgré la faible performance du gouvernement, la CJFE espère que la stabilité d'un gouvernement conservateur majoritaire incitera le premier ministre Stephen Harper à effectuer des changements positifs au sujet de l'accès à l'information et la liberté d'expression.