Près de 10 jours après sa débâcle électorale historique et au moment où ses rescapés se réunissent à Ottawa pour faire leur bilan, le Parti libéral du Canada (PLC) vit de graves tensions internes.

Une cinquantaine d'influents militants ontariens ont envoyé hier une lettre aux députés et à la direction du parti, à qui ils reprochent de bafouer la base et de l'avoir réduite à l'insignifiance.

Le groupe, qui compte des appuis solides parmi les députés restants, n'est pas tendre envers les hautes instances du parti et exige que les décisions sur l'avenir et l'orientation du PLC soient prises avec les membres et non derrière des portes closes.

Voici les quatre points de la lettre aux députés:

«1. Ni le Caucus, ni le Conseil exécutif national n'a le mandat des membres du Parti pour initier quelque discussion que ce soit ou envisager une éventuelle fusion;

2. Après plusieurs années (...) notre rôle en tant que membres du Parti a diminué pour tomber à un niveau insignifiant, nous (...) n'acceptons plus de voir notre participation démocratique bafouée. Le rôle des membres élus et nommés des différentes commissions nationales et provinciales est de solliciter et de mettre en oeuvre les points de vue des membres du Parti (...). Le rôle n'est pas de définir le fonctionnement du Parti dans des sessions à huis clos, pour ensuite espérer que les membres obéiront comme des petits soldats. Par conséquent, nous vous demandons de ne pas manquer de respect envers les membres du Parti en tentant de prendre des mesures concernant notre avenir (y compris la tentative de contrôler les décisions futures sur le leadership) sans l'engagement plein et entier des membres. En l'absence de telles consultations, vos actions seront considérées comme illégitimes;

3. Un congrès à la direction doit suivre (et ne pas engager) un processus de renouvellement politique qui doit impliquer la participation des membres à part entière;

4. Nous croyons que tous ceux présents dans des rôles de leadership doivent accepter leur part de responsabilité dans les difficultés présentes du Parti, pour les échecs électoraux en série, la diminution des adhésions et le découragement de nos membres. Par conséquent, nous suggérons respectueusement la nécessité de rajeunir la direction avec du «sang neuf» et une nouvelle conception du leadership. C'est pourquoi nous encourageons l'exécutif national et toutes les associations provinciales et territoriales à mettre en oeuvre de nouvelles élections le plus tôt possible.»