Il est difficile de demander à 39 personnes de se serrer la ceinture. Le plus important conseil des ministres de Stephen Harper fera face à un important défi si les conservateurs veulent prouver leur sérieux sur la question des réductions budgétaires.

Il en coûtera presque 9 millions $ pour payer tous ces ministres et leaders parlementaires nommés la semaine dernière, un sommet à ce chapitre. En même temps, le gouvernement veut réduire ses dépenses de 4 milliards $ et plus au cours des prochaines années afin d'équilibrer le budget.

Le nouveau conseil des ministres rivalise, en importance, avec ceux de Brian Mulroney et Paul Martin.

Selon les données présentées sur le site Web du Parlement, un simple député empoche un salaire annuel de plus de 157 000 $. À titre de premier ministre, M. Harper en gagne le double, en plus d'une indemnité de voiture.

Les quelque 317 574$ de M. Harper font toutefois piètre figure face aux salaires extravagants des présidents de banques ou des cadres supérieurs du secteur privé.

Quant aux ministres, une prime de plus 75 000 $ s'ajoute à leur salaire de député et l'allocation de voiture. Les ministres d'État ont pour leur part une prime de plus de 56 000 $ en plus de leur salaire de député, mais n'ont pas de voiture fournie.

La sénatrice et leader du gouvernement au Sénat, Marjory LeBreton, récolte 132 300 $ pour sa première fonction et 75 000 $ pour la seconde.

Le gouvernement de Stephen Harper, constitué de 25 ministres, de onze ministres d'État et des représentants du gouvernement à la Chambre et au Sénat, devra donc débourser 9 millions $ pour verser ces salaires - sans compter ceux de tout le personnel politique - en des temps de restrictions budgétaires.

Les conservateurs ont par ailleurs approuvé les hausses de salaires pour le personnel politique, des modifications qui sont entrées en vigueur le 1er avril.

Les montants du salaire et de la prime de départ de ces employés seront laissés à la discrétion de chaque ministre, qui doit néanmoins respecter le budget alloué à son bureau.

Leur marge de manoeuvre sera plus grande à cet égard, puisque les ministères assument dorénavant les frais liés aux voyages à l'étranger des ministres, des membres du personnel et des secrétaires parlementaires. Ces sommes étaient déboursées, par le passé, par le bureau ministériel.

Un porte-parole du Cabinet du premier ministre a fait savoir que les salaires versés aux ministres sont pour la plupart couverts par leurs revenus réguliers de député. «Près des deux tiers de ces frais représentent le salaire des députés. Ce sont des sommes qui devraient être déboursées de toute façon, qu'ils fassent ou non partie du cabinet», a écrit Andrew MacDougall dans un courriel.