Il est temps d'arrêter d'utiliser les prisons comme un système de santé parallèle pour les gens atteints de maladies mentales, a déclaré mercredi le ministre de la Sécurité publique du Canada.

Il est temps d'arrêter d'utiliser les prisons comme un système de santé parallèle pour les gens atteints de maladies mentales, a déclaré mercredi le ministre de la Sécurité publique du Canada.

En conférence à Calgary, Vic Toews a affirmé que, parmi les criminels qui sont derrière les barreaux, 13 pour cent des hommes et 29 pour cent des femmes sont atteints d'une forme de maladie mentale.

M. Toews a qualifié ces chiffres d'inquiétants, avant de préciser que les prisons n'étaient pas équipées pour répondre aux besoins des criminels atteints de maladies mentales.

«Le problème n'est pas nouveau, mais la situation ne s'améliore pas et je m'inquiète à savoir s'il est approprié de développer un système de santé mentale parallèle dans nos prisons, parce que c'est essentiellement ce que nous faisons en ce moment», a-t-il dit aux journalistes.

«Je pense qu'il existe de meilleures façons de traiter les personnes qui ont des problèmes de santé mentale que de les envoyer dans des prisons.»

Le constat du ministre est loin d'être nouveau. L'automne dernier, l'ombudsman des prisons fédérales a déposé un rapport dans lequel il prévenait que de sérieuses lacunes sur le plan du financement et de l'organisation empêchaient les prisonniers souffrant de problèmes de santé mentale d'avoir accès à des soins appropriés.

«Les pénitenciers fédéraux sont en voie de devenir les plus vastes instituts psychiatriques et centres d'internement des personnes atteintes de maladie mentale au pays», a plaidé Howard Sapers.

«Le Service correctionnel du Canada a l'obligation légale de fournir des soins appropriés en santé mentale, incluant le traitement clinique et l'intervention, a ajouté l'enquêteur correctionnel du Canada. Tôt ou tard, la majorité des délinquants retournent dans la société. Nous avons donc intérêt à ce qu'ils puissent profiter de services adéquats et de programmes de réadaptation avant de réintégrer leur collectivité.»

Le ministre Toews a déclaré que la situation s'était empirée depuis la fermeture de plusieurs hôpitaux psychiatriques provinciaux dans les dernières décennies. Il a dit préférer voir les patients en psychiatrie dans les hôpitaux, plutôt que dans les prisons du pays.

Vic Toews a affirmé qu'il discutait présentement de nouvelles approches à adopter avec ses homologues dans les provinces.

Il a également soutenu qu'Ottawa tentait de mettre en oeuvre des programmes de soins pour les détenus atteints de problèmes de santé mentale.

«Nous consacrons des sommes d'argent importantes à l'implantation de traitements et nous tentons de trouver des moyens d'éviter que ces personnes ne se retrouvent dans le système carcéral. Si ces gens ne sont pas traités, ils demeurent un danger pour la société», a affirmé le ministre Toews.