Autant les fédéralistes que les souverainistes de Québec ont rappelé hier à Jack Layton la position unanime de l'Assemblée nationale concernant un futur référendum: c'est la règle du 50 + 1 qui prévaudra. «L'autodétermination et la liberté de l'Assemblée nationale de décider ne sont pas remises en question [...] On a adopté des lois très précises. Ici au Québec, la règle qui s'applique, c'est celle du 50 + 1», a rappelé Pierre Moreau, ministre des Affaires intergouvernementales.

Mardi, le chef du NPD a fait des déclarations contradictoires sur le sujet. Il a indiqué que la déclaration de Sherbrooke, adoptée en 2005, «vaut encore». Le NPD y reconnaît la règle du 50 + 1. Or, M. Layton a aussi vanté le Renvoi sur la sécession du Québec, rédigé par la Cour suprême en 1998. Selon lui, cet avis serait «excellent», «accepté par les deux clans» et fournirait «une base pour déterminer le résultat» d'un futur référendum.

En fait, le gouvernement Chrétien s'était inspiré du Renvoi pour adopter sa Loi sur la clarté. Cette loi laissait Ottawa déterminer ce qui constituerait une question et une majorité claires lors d'un référendum. Elle avait été dénoncée unanimement par l'Assemblée nationale. «Si M. Layton a une opinion différente, il peut l'exprimer. Mais ça ne changera rien aux règles», a affirmé le ministre Moreau.

Pauline Marois accuse M. Layton d'avoir «renié» ses engagements de la dernière campagne électorale. «Il disait que le choix des Québécois devait être respecté, selon la règle du 50 + 1. Maintenant qu'il est à la Chambre des communes, il revient sur son engagement et ses orientations. Je crois qu'il dévoile son vrai visage. Et c'est très inquiétant pour le Québec», a lancé la chef du PQ.

Amir Khadir demande à M. Layton de respecter sa déclaration de Sherbrooke, dont il se vantait en campagne électorale. «Si M. Layton commence à plier maintenant à cause des vagues, malheureusement, ça va ruiner, une fois pour toutes, la possibilité d'un dialogue entre la nation québécoise et la nation canadienne», a lancé le député de Québec solidaire.