Les 308 députés du Parlement fédéral ont élu jeudi le plus jeune président de la Chambre des communes de l'histoire du Canada.



Andrew Scheer, 32 ans, devient le successeur de Peter Milliken et aura la lourde tâche de faire respecter l'ordre et la discipline parmi ses pairs.

Le député de Regina-Qu'Appelle, en Saskatchewan, élu à la Chambre des communes depuis 2004, occupait la fonction de vice-président depuis 2008.

Il aura fallu six tours de scrutin secret pour venir à bout des huit candidats qui se présentaient à la plus haute fonction du Parlement canadien. Le président doit être élu à la majorité des voix.

Sept députés conservateurs et une néo-démocrate, Denise Savoie, étaient candidats. Deux se sont retrouvés finalistes: Mme Savoie et M. Scheer, qui était favori étant donné que les conservateurs sont maintenant majoritaires à la Chambre des communes.

À 17h20, au moment où les greffiers de la Chambre ont entrepris le dépouillement des votes du sixième tour, la page Wikipédia d'Andrew Scheer annonçait déjà qu'il avait «défait Denise Savoie, devenant le plus jeune président de la chambre dans l'histoire canadienne».

Dans les tribunes du public, les parents de M. Scheer, sa femme, Jill, et le quatrième enfant du couple, bébé Henry, ont accueilli avec joie la nouvelle de son élection.

M. Scheer parle bien français, bien que ce ne soit pas une condition sine qua non pour exercer les fonctions de président de la Chambre, lequel doit surtout mettre de côté l'aspect partisan de la politique pour défendre les intérêts de l'ensemble des députés.

Son prédécesseur, le libéral Peter Milliken, s'était fait remarquer par des décisions controversées, notamment lorsqu'il a contraint le gouvernement de Stephen Harper à divulguer des documents concernant des détenus afghans ou encore sur des motions d'outrage au Parlement.

Poste prestigieux

Le prestigieux poste est assorti d'un appartement de fonction au Parlement, d'une maison de campagne dans le parc de la Gatineau et d'un salaire annuel de 233 000$.

À l'issue de l'élection, le premier ministre et le chef de l'opposition officielle ont conduit le nouveau président à son siège. Comme le veut la tradition parlementaire britannique, ce dernier a offert une forme de résistance symbolique alors que le chef du NPD, Jack Layton, le poussait avec sa canne.

En félicitant M. Scheer, les chefs de toutes les formations politiques ont réitéré le souhait que les débats soient plus civilisés, moins acrimonieux et sans attaques personnelles. Tous, sauf le chef intérimaire du Parti libéral, Bob Rae, qui a exprimé des doutes au sujet de la promesse du chef de l'opposition officielle, qui a affirmé que son caucus ne chahuterait jamais. M. Rae entend «noter le nombre de jours, ou même d'heures» qu'il faudra avant que cet engagement ne tombe.

C'était aussi jour de rentrée parlementaire pour les 103 députés du NPD qui forment maintenant l'opposition officielle, une première dans l'histoire du parti.

Les 68 recrues néo-démocrates, dont 58 du Québec, ont pris place derrière leur chef, à la droite du fauteuil du président, alors que les 34 députés du Parti libéral ont été relégués tout au bout de la Chambre des communes. Quant aux quatre députés du Bloc québécois, ils ont été confinés à l'arrière complètement, près des rideaux, aux côtés de la chef du Parti vert, Elizabeth May.