L'une des candidates au leadership du Parti progressiste-conservateur de l'Alberta a rompu les rangs, mardi, et demandé une enquête judiciaire concernant les allégations voulant que des amis du gouvernement aient eu accès à un système secret pour obtenir des soins de santé plus rapidement.

Alison Redford a déclaré que seule une enquête avec des assignations à témoigner pouvait aller au fond de cette histoire et éclaircir d'autres accusations d'ingérence gouvernementale et d'abus de pouvoir dans le système de santé.

Selon Mme Redford, qui a émis un communiqué, cette demande vise à faire cesser des pratiques qui vont à l'encontre de ses valeurs personnelles et politiques.

La politicienne a ajouté qu'il était important de trouver des réponses et de restaurer la confiance dans l'une des plus importantes institutions publiques.

Mme Redford, une ancienne ministre de la Justice, répondait à des commentaires émis lors d'un discours de Stephen Duckett, l'ancien directeur d'Alberta Health Services. L'agence gouvernementale offre des soins de santé de première ligne et doit se rapporter au ministre de la Santé, Gene Zwozdesky.

M. Duckett a déclaré que lorsqu'il est entré en poste en 2009, il avait appris l'existence d'un système qui permettait aux employés du gouvernement et à d'autres groupes favorisés de gagner des places sur les listes d'attente en chirurgie.

Dans son discours du 5 mai adressé à d'autres professionnels de la santé réunis à l'Université de Toronto, M. Duckett a expliqué avoir mis fin à cette pratique en arrivant en poste.

Alberta Health Services a depuis envoyé un mémo en 2009 aux dirigeants régionaux des soins de santé de la part de M. Duckett, leur demandant de mettre fin à tout «dépassement dans la liste d'attente».

M. Zwozdesky a dit lundi n'avoir jamais entendu parler d'un tel système de passe-droit et a mis M. Duckett au défi de prouver ses allégations.

Cette attitude a été adoptée par d'autres conservateurs qui se font désormais la lutte pour remplacer, cet automne, le premier ministre Ed Stelmach en tant que chef de parti et du gouvernement.

Les commentaires de Mme Redford font écho aux récentes demandes des partis d'opposition pour une enquête indépendante complète non seulement sur les passe-droit dans les listes d'attente, mais aussi sur les allégations voulant que les docteurs et les infirmières s'exprimant sur le faible niveau de soins offerts aux patients soient sanctionnés ou intimidés par leurs patrons.