Les Québécois ne regrettent aucunement d'avoir voté en masse pour le NPD aux élections du 2 mai. Au contraire, les troupes de Jack Layton recueillent maintenant plus d'appuis que le jour du scrutin, selon un sondage CROP réalisé pour le compte de La Presse.

En effet, pas moins de 53% des Québécois donneraient leur appui au NPD si des élections avaient lieu aujourd'hui, selon ce sondage en ligne réalisé du 15 au 20 juin auprès de 1000 personnes. Il s'agit d'un bond de 10 points de pourcentage par rapport aux résultats du dernier scrutin.

Le NPD obtient donc trois fois plus d'appuis que son plus proche rival, le Parti conservateur de Stephen Harper, qui doit se contenter de 18% des appuis. Le Bloc québécois, qui est sans chef depuis le 2 mai, arrive troisième avec 16%, tandis que le Parti libéral doit se contenter d'un maigre 10%.

«Je ne me souviens pas d'avoir déjà vu un parti obtenir la pluralité des appuis comme c'est le cas du NPD», a commenté, hier, Youri Rivest, de la firme CROP.

Autre bonne nouvelle pour le NPD, près d'un Québécois sur deux (48%) estime que Jack Layton ferait le meilleur premier ministre. C'est trois fois plus que ceux qui préfèrent Stephen Harper (16%). Bob Rae, le chef intérimaire du Parti libéral, est le choix de seulement 5% des répondants.

Mince consolation pour les conservateurs, le taux de satisfaction des Québécois envers le gouvernement Harper est à la hausse depuis le dernier sondage CROP réalisé en avril. En effet, 35% des répondants se disent très satisfaits (6%) ou plutôt satisfaits (29%) du travail du gouvernement Harper. Il s'agit d'un bond de 10 points de pourcentage en deux mois. En revanche, 60% des Québécois sont plutôt insatisfaits (32%) et très insatisfaits (27%) de sa performance.

En récoltant 43% des suffrages le 2 mai, le NPD a fait une percée historique au Québec: il a remporté 59 des 75 sièges que compte la province à la Chambre des communes, alors qu'il n'en avait qu'un seul depuis 2007.

Le Bloc québécois, qui régnait en maître au Québec depuis 1993, a été la principale victime de cette vague orange. Le parti souverainiste n'a conservé que 4 des 47 sièges qu'il détenait au moment du déclenchement des élections, le 26 mars.

Même Gilles Duceppe, chef du Bloc québécois depuis 1997, a été battu dans sa circonscription de Laurier-Sainte-Marie. Très affecté par cette défaite, il a démissionné le soir même.

Le Parti conservateur n'a pas été épargné puisqu'il a perdu 6 des 11 sièges qu'il détenait au Québec. Enfin, le Parti libéral a pour sa part conservé 7 de ses 14 sièges.