Le premier ministre Stephen Harper a jugé «très grave» la crise de la dette aux États-Unis. Il a dit ne pas trouver surprenant que les États-Unis aient autant de mal à pallier à la situation, qu'il a qualifiée d'«extrêmement difficile».

Il a dit mercredi ne pas trouver surprenant que les États-Unis aient autant de mal à pallier à la situation, qu'il a qualifiée d'«extrêmement difficile».

Néanmoins, M. Harper a dit être confiant que Washington puisse trouver une solution à la crise et éviter un désastre économique.

«Il est toutefois nécessaire de comprendre que ces choix sont difficiles; leur position fiscale est beaucoup plus complexe que celle du Canada», a-t-il fait valoir.

Il a ainsi soutenu que l'état des finances du Canada est «significativement meilleur».

Tout de même, le premier ministre a assuré qu'Ottawa ferait ce qui est nécessaire au cours des prochaines années pour équilibrer son budget et éviter une situation similaire.

«Notre gouvernement s'est engagé à poser les gestes nécessaires, des gestes difficiles, au cours des prochaines années, pour s'assurer que nous demeurions sur la bonne voie, que nous équilibrions notre budget, le tout pour éviter de voir surgir le genre de situation en cours aux États-Unis», a déclaré M. Harper.

Le gouvernement américain doit jongler avec une dette de plus de 14 000 milliards $ - atteignant le plafond de l'endettement établi par le Congrès - et pourrait ne pas être en mesure d'acquitter ses paiements à l'échéance du 2 août.

Cela signifie que Washington pourrait être obligée de réduire ses dépenses de près de la moitié, menaçant les services sociaux, les dépenses liées à la défense, voire même les salaires des fonctionnaires.

L'une des possibilités serait que le Congrès légifère pour augmenter la capacité d'emprunt de l'État, mais cela ne ferait que bien peu pour s'attaquer au véritable problème d'un pays vivant bien au-delà de ses moyens.

Le problème majeur de la dette américaine pourrait coûter aux États-Unis leur note de crédit sans tache, envenimant davantage la situation et menaçant la reprise économique mondiale toujours fragile.

Si le Trésor américain n'était pas en mesure de se refinancer ou de payer les intérêts sur les obligations gouvernementales arrivées à échéance, le pays pourrait effectivement se retrouver en situation de défaut.

Malgré l'immense échelle du problème, le Congrès n'a pas réussi à s'entendre sur une solution pour régler la question, soit en s'endettant davantage, en augmentant les impôts ou en effectuant des coupes claires dans le budget.

S'exprimant après une cérémonie tenue en mémoire de la Guerre de Corée, M. Harper a précisé mercredi que le processus politique américain pour s'attaquer au problème était «complexe» dans le meilleur des cas.

«Les États-Unis devront effectuer des choix très difficiles», a-t-il dit.

Les négociations entre républicains et démocrates étaient encore dans l'impasse, mercredi, quant au relèvement du plafond de la dette.

Des économistes ont indiqué mercredi que même si les élus américains parviennent à un accord sur la dette, l'économie canadienne pourrait croître au ralenti.

Les compressions budgétaires à Washington affecteront particulièrement les exportateurs canadiens, a estimé Christopher Ragan, professeur d'économie à l'Université McGill.

L'économiste en chef de RBC Marchés des capitaux, Craig Wright, a précisé qu'un recul d'un pour cent de la croissance américaine amputait de 0,5 pour cent celle du Canada.