La crise financière mondiale qui touche plus particulièrement les États-Unis et plusieurs pays européens a occupé une grande part des discussions entre le premier ministre Stephen Harper et la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, à l'occasion de leur première rencontre, hier, à Brasilia.

La présidente brésilienne a vertement critiqué la décision de l'agence de notation Standard&Poor's d'abaisser la note de crédit des États-Unis. «Je ne suis pas d'accord avec cette évaluation, que je qualifierais de précipitée, voire de rapide, et surtout d'incorrecte», a-t-elle affirmé.

De son côté, Stephen Harper s'est bien gardé de faire tout commentaire en ce sens: «Je ne crois pas que ce soit mon rôle de commenter ce sujet», a-t-il affirmé. Il a cependant rappelé aux pays qui croulent sous les dettes que la solution se trouve dans le respect des engagements pris lors du sommet du G20 à Toronto: il faut faire le ménage dans leurs finances publiques.

Sans les nommer, la présidente brésilienne s'est aussi élevée contre les pratiques unilatérales des États-Unis et de la Chine pour maintenir leur devise au plus bas afin de soutenir leurs exportations. «Certains pays ont des politiques unilatérales qui n'ont pas de sens et qui font du tort à d'autres», a-t-elle dit. Ces pratiques provoquent notamment une surévaluation du real brésilien et du dollar canadien, ce qui nuit aux fabricants et aux exportations de ces deux pays.

«Partenaire clé»

Actuellement septième économie mondiale, le Brésil est appelé à devenir la cinquième puissance économique dans les prochaines années. La visite de Stephen Harper au Brésil vise à resserrer les échanges commerciaux entre les deux pays afin de réduire la dépendance du Canada à l'égard de l'économie américaine. «Le Brésil est un acteur économique majeur et un partenaire clé pour le Canada», a affirmé le premier ministre.

En 2010, le Canada a exporté pour 2,5 milliards de dollars de biens et de services au Brésil et importé pour près de 3,3 milliards de produits brésiliens.

Les deux pays ont signé trois ententes de partenariat dans les domaines du transport aérien et de la sécurité sociale ainsi qu'en vue d'un échange d'expertise pour l'organisation de la Coupe du monde de la FIFA, en 2014, et des Jeux olympiques de Rio, en 2016.

Le Canada et le Brésil ont également annoncé la création du Forum des PDG Brésil-Canada, dont l'objectif est de permettre au secteur privé des deux pays d'accroître les relations commerciales et les investissements.

Par ailleurs, les deux chefs d'État ont convenu d'amorcer des discussions exploratoires avec le MERCOSUR, une alliance économique formée du Brésil, de l'Argentine, du Paraguay et de l'Uruguay, afin de trouver le moyen d'améliorer leurs relations économiques. Stephen Harper ne cache pas qu'il rêve d'en arriver à un accord de libre-échange avec le MERCOSUR, mais il y a loin de la coupe aux lèvres.

Aujourd'hui, Stephen Harper sera à São Paulo, où il doit rencontrer le gouverneur de l'État, Geraldo Alckmin, et prononcer ensuite un discours devant des hommes d'affaires de la capitale financière brésilienne.

Il se rendra ensuite en Colombie, au Costa Rica et au Honduras.