Pour la plupart des gens engagés dans le mouvement séparatiste québécois, l'année 2011 a été marquée par un changement majeur.

L'écrasante défaite du Bloc Québécois, en mai dernier, l'a laissé affaibli et sans chef, en plus de perdre son statut de parti officiel.

Le Parti québécois, sur la scène provinciale, est déstabilisé, cinq députés ayant décidé de quitter le navire. Le parti a plongé dans les sondages et est menacé par des mouvements rivaux à droite comme à gauche.

Au milieu de la tempête, la députée bloquiste Maria Mourani garde néanmoins le cap.

L'une des quatre députés du Bloc élus en mai dernier, Mme Mourani, âgée de 42 ans, affirme que tout ce mouvement signifie qu'il y aura du changement.

Selon elle, le changement n'est pas seulement palpable au sein de la population, mais également à l'intérieur du parti même. Elle soutient toutefois que lorsque la tempête souffle, ce n'est pas le temps de changer de cap; il faut attendre que la perturbation soit passée.

La victoire serrée de Mme Mourani dans la circonscription d'Ahuntsic signifie qu'elle est désormais la seule députée du Bloc à Montréal.

Elle a longtemps été la porte-parole du parti sur le Statut de la femme et la Sécurité, mais elle a désormais ajouté quelques autres responsabilités à son mandat: l'Environnement, la Justice, le Transport et les Langues officielles.

Tout cela doit désormais se faire avec beaucoup moins d'employés qu'auparavant: l'équipe du Bloc à Ottawa a été réduite, passant de 60 à 80 personnes, incluant les députés et une équipe de recherche de 10 personnes, pour tomber à quatre députés, un recherchiste à temps partiel, un assistant parlementaire et un attaché de presse.

Faire le tour des comités pour en observer les travaux (le Bloc ayant perdu son statut de parti officiel, il ne peut plus y siéger) est un défi particulièrement demandant pour les quatre députés, explique Mme Mourani.

D'autres facteurs ajoutent une pression supplémentaire sur le Bloc: la nécessité de ramener à la vie un parti pratiquement anéanti, et une possible course à la chefferie cet automne, à laquelle Mme Mourani songe participer.

Malgré tous ces grands changements dans sa vie, une large part du travail de Mme Mourani n'a pas changé. Le Parlement siège pendant environ 130 jours par année, le reste du temps, son emploi de députée demeure largement inchangé malgré les transformations au niveau du parti.

«Ce que certaines personnes oublient est que dans un système parlementaire, un député est un député, qu'il soit premier ministre ou d'arrière-banc», explique Mme Mourani.

Malgré sa popularité évidente avec les citoyens, sa dernière victoire était loin d'être assurée. En fait, elle a remporté ses trois batailles électorales fédérales avec une avance de moins de trois points de pourcentage. Mme Mourani croit malgré tout que le côté serré de ses deux premières victoires pourrait l'avoir aidée dans sa dernière campagne.

Ultimement, cependant, son succès demeure un mystère pour elle.