Le premier ministre Stephen Harper a un nouveau directeur des communications. Il s'agit du journaliste Angelo Persichilli, qui signait une chronique hebdomadaire dans le quotidien Toronto Star et qui a été le rédacteur du journal italien Corriere Canadese de Toronto pendant plusieurs années.

M. Persichilli, qui est âgé de 63 ans et qui ne parle guère le français, succédera donc à Dimitri Soudas à partir de la semaine prochaine. Après neuf ans comme proche collaborateur de Stephen Harper, M. Soudas a annoncé après les élections fédérales qu'il quitterait ses fonctions en septembre afin de consacrer plus de temps à sa jeune famille.

Dans certaines de ses chroniques, M. Persichilli a tenu des propos critiques envers le Québec. Après la victoire des conservateurs aux dernières élections, il a notamment affirmé que la majorité remportée par Stephen Harper mettait fin au mythe selon lequel un leader politique était incapable de former un gouvernement majoritaire sans la bénédiction du Québec.

«La fausse prémisse selon laquelle les leaders canadiens pouvaient remporter une majorité seulement avec la bénédiction du Québec était une invention des politiciens francophones, qu'ils se déclarent fédéralistes ou séparatistes», a-t-il notamment écrit en mai dernier.

Le 19 juin, M. Perschilli a écrit que si le Québec a réussi à maintenir son identité distincte, c'est parce qu'il fait partie de la fédération canadienne. «Un Québec indépendant n'aurait aucune chance de survivre dans le contexte nord-américain», a-t-il affirmé dans une charge contre les souverainistes, notamment l'ancien premier ministre Jacques Parizeau. «On a juste à examiner la somme que la province reçoit d'Ottawa et la somme qu'elle contribue à la fédération et vous allez obtenir un indice assez précis de la faisabilité du rêve séparatiste sur le plan économique».

Le choix de M. Persichilli est d'autant plus étonnant qu'il est un journaliste de profession et que M. Harper ne porte pas les médias en haute estime.

Mais ce dernier a ses entrées dans les communautés ethnoculturelles et les conservateurs ont consacré beaucoup de temps et d'efforts à courtiser ces électeurs au fil des ans afin d'obtenir leurs appuis. Ces communautés ont longtemps été acquises au Parti libéral.

Le bureau de Stephen Harper compte toutefois deux autres responsables des communications qui sont bilingues, soit Carl Vallée et Andrew MacDougall.

M. Vallée a soutenu à La Presse que le premier ministre s'est engagé à bien défendre les intérêts du Québec même si les conservateurs n'ont remporté que cinq sièges dans la province au dernier scrutin.

«Le premier ministre accorde une place importante au Québec au sein de notre gouvernement. Il est déterminé à ce que la voix des Québécois soit entendue et à construire une base solide d'appuis au Québec au cours des prochaines années», a dit M. Vallée.

Au dernier congrès des conservateurs, à Ottawa, en juin, M. Harper a promis de «continuer de pratiquer un fédéralisme d'ouverture» envers le Québec même s'il a réussi à former un gouvernement majoritaire sans faire de gains dans la province.

«Je sais aussi qu'aux prochaines élections, une fois que la lune de miel avec le NPD sera terminée, les Québécois vont se tourner vers notre parti, le seul qui baisse les taxes et les impôts, le seul qui gère l'économie de façon prudente, le seul qui croit en une nation québécoise confiante, autonome et fière au sein d'un Canada fort, uni, indépendant et libre», avait affirmé M. Harper.