Fort de l'appui, dit-il, d'une grande majorité des députés du NPD au Québec, le chef adjoint et député d'Outremont, Thomas Mulcair, refuse toujours de confirmer s'il se lancera dans la course à la direction, tout en concédant qu'il travaille actuellement «à bâtir la meilleure équipe possible».

«Je suis dans un processus de consultation. C'est un processus que je prends très au sérieux. Je veux, avant de pouvoir annoncer quoi que ce soit, avoir la meilleure équipe possible en place, a souligné M. Mulcair, à l'issue d'une rencontre des députés néo-démocrates du Québec. Je peux toutefois vous dire que j'ai l'appui d'une grande majorité du caucus québécois et j'en suis très honoré.»

Pressé de questions par les journalistes, il a refusé de se commettre sur ses intentions.

«Aucune décision n'est prise pour l'instant, s'est-il contenté de répondre. Je ne prends rien à la légère là-dedans, je dois continuer de consulter, d'évaluer, de soupeser. On va prendre le temps de le faire correctement.»

Le président du NPD, Brian Topp, a été le premier, lundi, à annoncer qu'il se portait candidat à la succession de Jack Layton, mort d'un cancer le 22 août dernier.

Le conseil fédéral du NPD, qui s'est réuni vendredi dernier, a fixé la date de l'élection d'un nouveau chef au 24 mars 2012, laissant plus de six mois aux potentiels candidats pour recruter des nouveaux membres et faire campagne. M. Mulcair dit avoir reçu des messages de centaines de Canadiens provenant de partout au pays, l'encourageant à se porter candidat.

Il a par ailleurs laissé entendre qu'il pourrait quitter ses fonctions de leader parlementaire s'il se lançait dans la course.

«Si certains d'entre nous se rendent compte que les aléas d'une campagne à venir exigent trop de présence à l'extérieur et qu'on ne pourra pas accomplir nos tâches (au Parlement), la décision sera celle de la personne impliquée», a estimé le député d'Outremont.

Julian consulte aussi

Autre candidat potentiel, dont le nom a été évoqué au cours des dernières semaines, Peter Julian, député de Brunaby-New Westminster, en Colombie-Britannique, a aussi indiqué qu'il continuait à «consulter» et qu'il prendrait le temps nécessaire avant de prendre une décision aussi importante.

«Ceux qui doutent que c'est une décision importante au plan personnel et financier devraient demander à Ken Dryden comment il s'est sorti de la dernière course à la direction (du Parti libéral), a souligné M. Julian. C'était un bon candidat. Il avait beaucoup à offrir mais il s'est ramassé avec une dette énorme (354 000 dollars selon les derniers chiffres). C'est le genre de choses que chez nous on ne veut pas se permettre.»

Pour le président du caucus québécois, Guy Caron, les députés sont bien conscients du «travail énorme» qu'ils auront à faire cet automne, pour s'opposer au gouvernement conservateur majoritaire de Stephen Harper et présenter une alternative crédible.

Mais selon lui, le «brassage d'idées» causé par une course à la direction ne créera pas de divisions et de conflits, d'ordinaire fréquents dans de tels affrontements.

«Traditionnellement, le NPD est un parti où l'unité revient très rapidement après une course à la direction. Dans le passé, on a pu voir que ce genre de tensions qui peut prévaloir dans d'autres partis n'est pas nécessairement quelque chose qui frappe le NPD», a conclu M. Caron.