Le NPD pourrait récolter un peu plus d'appuis avec Thomas Mulcair comme chef qu'avec Brian Topp, selon un sondage d'Opinion publique Angus Reid mené les 20 et 21 septembre auprès de 1668 Canadiens, que La Presse a obtenu.

Selon l'enquête, les néo-démocrates obtiendraient 28% du vote dans des élections générales s'ils avaient Thomas Mulcair comme chef, et 25% s'ils étaient dirigés par l'ancien président de leur parti.

Dans les deux cas, les conservateurs recevraient sensiblement le même pourcentage d'appuis, soit 41% et 42% respectivement. À noter que la marge d'erreur de cette enquête d'opinion menée en ligne est de plus ou moins 2,4 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

Jusqu'ici, seuls M. Topp et le député québécois Romeo Saganash ont annoncé leur candidature, mais plusieurs autres candidats pourraient suivre. Le nom le plus fréquemment évoqué est celui du Québécois Thomas Mulcair. D'autres, comme Paul Dewar et Peter Julian, songent sérieusement à se présenter.

Parmi 16 candidats hypothétiques, potentiels ou déclarés, Thomas Mulcair demeure celui qui récolte le plus d'appuis, tant auprès de l'électorat en général que de ceux qui ont voté NPD aux dernières élections. En effet, 24% des Canadiens et 35% des électeurs néo-démocrates estiment que le député d'Outremont «serait un bon choix pour diriger le NPD dans l'avenir».

M. Topp arrive deuxième avec 18% de la population générale et 21% des électeurs néo-démocrates. Roy Romanow (18% des électeurs NPD) et Gary Doer (16% des électeurs NPD) se classent respectivement troisième et quatrième.

Critiques et nouveaux appuis

Les résultats de ce sondage arrivent au moment où Brian Topp vient de recevoir de nouveaux appuis, ceux des députés Yvon Godin, du Nouveau-Brunswick, et Alain Giguère, du Québec, qui s'ajoutent à ceux de l'ancien premier ministre de la Saskatchewan Roy Romanow et de l'ancien chef du NPD Ed Broadbent.

«On doit gagner 100 comtés aux prochaines élections, a dit Alain Giguère en point de presse, hier. Ces 100 comtés-là ne proviendront pas du Québec. Brian est beaucoup mieux placé pour le faire», a déclaré le député de Marc-Aurèle-Fortin, en allusion aux appuis de Thomas Mulcair, fortement concentrés au Québec.

M. Topp n'a pas voulu s'avancer de la sorte. «Je n'ai rien de négatif à dire sur aucun des autres candidats», a-t-il dit.

Plus tôt cette semaine, M. Mulcair avait reconnu qu'il pourrait être désavantagé par le mode de scrutin choisi par le NPD pour cette élection, où chaque membre a droit de vote. Le parti a en effet très peu de membres au Québec. Il a invité les hautes instances du parti à déployer les ressources nécessaires pour en augmenter le nombre.

Yvon Godin s'est dit en désaccord avec cette proposition. «Pour moi, ça n'a pas de sens, a-t-il lancé hier. Il a sept mois pour faire son ouvrage. Au Québec, il y a 59 députés... Il a sept mois pour aller chercher des membres. Ce n'est pas au parti de le faire.»

La sortie de MM. Godin et Giguère a été critiquée par au moins un de leurs collègues: «Je n'apprécie pas l'angle des commentaires, a déclaré le député québécois François Lapointe, qui appuie M. Mulcair. Je pense que c'est un très mauvais tracé et que ça ne respecte pas l'héritage de Jack Layton. Cette façon de commencer la campagne me déplaît au plus haut point.»

Par ailleurs, les intentions de vote au Canada demeurent semblables aux résultats des dernières élections, selon le sondage Angus Reid: les conservateurs demeurent bons premiers, avec 39%; les néo-démocrates récoltent 29%, le Parti libéral, 21%, le Bloc québécois 5% et le Parti vert, 4%.