Le gouvernement Harper ne restera pas les bras croisés pendant que les adversaires des sables bitumineux «souillent» la réputation du Canada, a prévenu hier soir le ministre des Ressources naturelles, Joe Oliver. Selon lui, les «critiques mal informées» et «l'opposition idéologique» mettent en péril l'exploitation de cette ressource stratégique.

Cet avertissement survient une semaine après que M. Oliver eut dénoncé l'influence des écologistes «radicaux» et des groupes d'intérêt étrangers dans le débat sur l'exploitation des ressources naturelles canadiennes.

Dans un discours prononcé hier soir, le ministre a dépeint les sables bitumineux comme une source de pollution beaucoup moins importante que le soutiennent ses détracteurs.

«Notre gouvernement ne restera pas assis pendant que la réputation internationale du Canada est souillée par des gens qui ne peuvent pas ou qui ne veulent pas reconnaître les faits», a-t-il prévenu.

«Les sables bitumineux sont simplement trop importants pour le Canada et pour le monde pour agir autrement, a-t-il poursuivi. Des critiques mal informées et, à l'occasion, une opposition idéologique mettent en péril l'exploitation de cette ressource stratégique.»

Selon lui, les sables bitumineux sont responsables d'un dixième de 1% des émissions planétaires de gaz à effet de serre. Cette proportion est appelée à diminuer grâce à des avancées technologiques.

Il souligne que la destruction des forêts ne touche qu'une infime fraction de la forêt boréale et que les terres transformées en mines sont réhabilitées après la fin des activités industrielles. En outre, des scientifiques mettent au point une nouvelle technologie qui permettra de compresser les résidus de cette industrie en blocs solides au lieu de les rejeter dans des étangs à ciel ouvert. «Ce sont des faits que nous devons communiquer - aux Canadiens et au monde - pour démonter les mythes que propagent les adversaires [des sables bitumineux]», a affirmé le ministre Oliver.

Une lettre controversée

M. Oliver a provoqué un tollé, la semaine dernière, lorsqu'il s'en est pris aux environnementalistes «radicaux» dans une lettre ouverte. Il a dénoncé au passage l'influence de groupes d'intérêt étrangers dans le débat sur l'exploitation des ressources naturelles canadiennes.

Sa lettre ouverte a été publiée 24 heures avant le début d'une audience publique sur le controversé projet Northern Gateway, qui doit acheminer le pétrole des sables bitumineux albertains vers l'océan Pacifique.