Élections Canada a abandonné une enquête qui avait été ouverte à la suite d'une plainte concernant un appel téléphonique frauduleux qui aurait été logé dans la région de Waterloo, en Ontario, et qui provenait d'un bureau de campagne du Parti conservateur.

Il existe des similitudes étonnantes entre l'incident de Waterloo et celui qui a été signalé dans la circonscription voisine de Guelph.

Élections Canada et les forces policières se penchent actuellement sur des informations selon lesquelles des appels automatisés frauduleux auraient faussement renseigné des résidants de Guelph que leur bureau de vote avait changé d'adresse.

D'autres ont reçu des appels de harcèlement tard la nuit ou aux petites heures du matin par des personnes prétendant être du Parti libéral, ce qui, encore une fois, était erroné.

Au moins une personne résidant dans une circonscription située à proximité a reçu des appels similaires.

Le président de l'association libérale de la circonscription de Kitchener-Conestoga a déposé une plainte auprès d'Élections Canada après avoir reçu l'appel d'une femme nommée Carolyn Siopiolosz qui lui disait avoir été contactée par une personne anonyme lui indiquant d'aller voter au mauvais bureau de scrutin.

«Elle a commencé à se poser des questions car son bureau de scrutin d'origine était situé de l'autre côté de sa rue et n'avait pas entendu parler d'un quelconque changement», ont écrit les libéraux dans leur plainte.

«L'appelant lui a demandé si elle aimerait qu'on l'emmène en voiture jusqu'au nouveau bureau de vote. À ce moment-là, selon ce que j'ai compris, elle a mis fin à la conversation et a contacté le directeur du scrutin.»

Le président de l'association de circonscription, Joe Nowak, a remis une copie de la plainte et de la réponse d'Élections Canada à La Presse Canadienne.

«Vous êtes sans aucun doute au courant que pendant une campagne électorale, les bureaux de circonscription travaillent à «faire sortir le vote, ce qui consiste principalement à contacter les électeurs par téléphone, y compris pour informer les électeurs de la localisation de leur bureau de vote», a répondu l'enquêteur d'Élections Canada, Al Mathews, à Joe Nowak.

«Des erreurs peuvent survenir. Il est nécessaire de démontrer que toute infraction présumée par rapport à information erronée qui aurait été transmise, comme dans le cas de Mme Siopiolosz, était intentionnelle», poursuit M. Mathews dans sa lettre.

«Les préoccupations de Mme Siopiolosz ont été transmises au directeur du scrutin de Kitchener-Conestoga entre le 29 avril et le 2 mai 2011. Un porte-parole du Parti conservateur a fini par reconnaître qu'ils étaient derrière l'appel, qu'il a décrit comme une erreur.»

Toutefois, dans cette circonscription ontarienne, le candidat conservateur, Harold Albrecht, a remporté une victoire relativement aisée, obtenant 54,12% des suffrages.

Une enquête d'Élections Canada a permis d'établir que la firme albertaine RackNine était à l'origine d'appels trompeurs visiblement destinés à décourager les électeurs libéraux à aller voter. Or, cette firme a été embauchée par de nombreux candidats conservateurs, dont le premier ministre lui-même.

Jeudi, Postmedia a dévoilé que l'entreprise à l'origine de ces appels automatisés était RackNine, une firme également embauchée par le Parti conservateur du Canada (PCC) pour la réélection de plusieurs de ses candidats, dont M. Harper