L'entreprise RackNine, au coeur de l'affaire des appels trompeurs effectués lors des dernières élections fédérales, poursuit le député néodémocrate Pat Martin et son parti pour avoir tenu des propos diffamatoires envers la compagnie, a rapporté Radio-Canada, hier.

RackNine réclame 5 millions $ en dommages, en plus de dommages punitifs à être déterminés par la Cour.

Le centre d'appels privé d'Edmonton accuse Pat Martin et le Nouveau Parti démocratique d'avoir fait des déclarations portant préjudice à l'entreprise et à son propriétaire dans une série d'entrevues données à plusieurs médias du pays et dans des textes parus sur le site internet du parti, entre le 23 et le 25 février.

L'entreprise reproche aussi à M. Martin et au NPD d'avoir refusé de se rétracter et de présenter des excuses à la compagnie dans les jours qui ont suivi les déclarations.

Dans le document déposé hier à la Cour du Banc de la Reine de l'Alberta, la compagnie reproche par exemple à Pat Martin d'avoir déclaré, lors d'une conférence de presse le 23 février: «Je prédis que RackNine deviendra le Groupaction du Parti conservateur», faisant référence à une entreprise impliquée dans le scandale des commandites au Parti libéral.

La poursuite dresse la liste d'autres occasions où M. Martin évoque des tactiques de «punks» des conservateurs et de la compagnie en faisant référence aux appels automatisés envoyés aux électeurs.

Le document cite aussi le député qui affirme que l'organisateur conservateur de Guelph, une des circonscriptions visées dans l'affaire, a appelé en personne Matt Meier, le propriétaire de RackNine, le jour du vote.

Interrogé hier soir au sujet de la poursuite de RackNine, le député néodémocrate de Trois-Rivières, Robert Aubin, a refusé de commenter l'affaire. «Vous comprendrez que si on est rendu dans une procédure judiciaire, je ne me prononcerai pas directement sur cet élément», a-t-il dit en entrevue à RDI.

M. Aubin a tenu toutefois à rappeler l'ampleur des révélations des derniers jours concernant les appels trompeurs. «Il n'y avait pas juste RackNine. On a découvert RMG Responsive Marketing Group après. Où est-ce que ça va s'arrêter? Combien de firmes sont parties prenantes à ce stratagème? Ça fait partie de l'enquête qu'on doit continuer à développer. On en découvre un peu plus chaque jour. C'est inquiétant, et c'est du jamais vu au Canada», a-t-il dit.