Le premier ministre Stephen Harper sera peut-être en mesure de constater l'ampleur du scandale des appels électoraux frauduleux dès cette semaine, après que des manifestants de Vancouver eurent marqué, samedi, le début d'une série de démonstrations prévues à travers le Canada.

C'est avec des affiches, des drapeaux et des chants que les manifestants ont marché derrière les motocyclettes des policiers. La foule, composée de membres du Parlement, de chefs syndicaux et de citoyens s'est dirigée vers un important monument de guerre de la Galerie d'art de Vancouver.

La co-organisatrice de la manifestation, Sarah Beuhler, a indiqué que «la manipulation du vote» était «pour elle et pour plusieurs Canadiens la goutte qui avait fait déborder le vase».

Elle a ajouté «craindre pour la démocratie canadienne en raison des lois proposées par le gouvernement majoritaire» qui, à son avis, «se rapprochent de l'ère Bush aux États-Unis».

Les manifestants ont réclamé une enquête publique sur l'affaire.

Élections Canada a annoncé vendredi qu'elle enquêtait maintenant sur plus de 31 000 plaintes en lien avec des appels automatisés effectués lors de la campagne électorale fédérale de mai dernier.

L'agence a indiqué que les plaintes avaient déferlé au cours des dernières semaines après qu'il eut été révélé que l'organisme fédéral enquêtait sur un incident survenu à Guelph, en Ontario, lors duquel des électeurs se sont fait dire de se rendre dans des bureaux de scrutin inexistants.

Le premier ministre Stephen Harper a nié que le Parti conservateur ait été à l'origine de tout effort que ce soit pour effectuer les appels téléphoniques frauduleux.

La manifestation de Vancouver a rassemblé une centaine de personnes samedi, selon l'estimation non officielle des policiers. Une deuxième marche est prévue à Ottawa lundi, et de nombreuses autres auront lieu le 11 mars dans les villes de Toronto et Calgary, notamment.