Les candidats à la course à la direction du Nouveau Parti démocratique (NPD) ont profité du dernier débat, à Vancouver, pour faire front commun afin de stopper l'avancée de Thomas Mulcair, l'avertissant que sa nouvelle vision aurait pour effet de déplacer la formation vers le centre de l'échiquier politique.

À deux semaines du dénouement de cette longue bataille, qui permettra d'identifier le successeur de Jack Layton et le nouveau chef de l'Opposition officielle, et alors que le vote est déjà en cours, les attaques en direction de M. Mulcair ont été nombreuses et vives.

«Comment pouvez-vous inspirer les électeurs à voter pour notre parti lorsque vous ne semblez pas vous-même inspiré par notre parti? Comment faites-vous?», lui a notamment lancé le député d'Ottawa-Centre, Paul Dewar.

La députée Peggy Nash, de la circonscription de Parkdale-High Park, dans la région de Toronto, a demandé à M. Mulcair de dévoiler les détails de ses projets de renouveau du parti et d'expliquer avec précision les changements qu'il comptait apporter par rapport à la plateforme électorale du NPD lors du scrutin du 2 mai 2011.

Brian Topp, un autre rival de M. Mulcair, a affirmé que le député québécois tentait de ramener le parti «vers l'arrière, et vers un débat divisif et agaçant sur nous-mêmes».

La députée manitobaine Niki Ashton a emboîté le pas, demandant à M. Mulcair s'il comptait modifier le discours ou la direction du parti, et s'est demandée pourquoi il n'était pas plus logique d'attaquer le premier ministre Stephen Harper.

Visiblement confiant et radieux, M. Mulcair a rétorqué que les attaques de ses rivaux prouvaient qu'il bénéficiait de l'appui de la base du parti.

«Nous considérons qu'il s'agit d'un signe positif, lorsque l'on vous pose autant de questions, que notre campagne fonctionne bien», a lancé M. Mulcair, à l'issue du débat télévisé.

Répondant aux questions au sujet de sa nouvelle vision, le député d'Outremont a affirmé que le parti devait admettre ses échecs du passé.

«Il faut prendre conscience du fait que de la frontière de l'Ontario à celle de la Colombie-Britannique, nous détenons un grand total de trois sièges», a-t-il lancé.

«Donc, si nous ne faisons pas quelque chose de différent la prochaine fois, c'est certain que nous obtiendrons le même résultat.»

M. Mulcair a rappelé que le NPD a participé à quatre scrutins fédéraux en Saskatchewan, la province où ses racines sont les plus profondes, sans gagner une seule circonscription.

«Nous n'avons plus d'arbres», a-t-il illustré.

Bien que le débat avait lieu à Vancouver, aucun des candidats n'avait encore fait référence aux économies asiatiques, alors que les échanges parvenaient à leur conclusion.

Nathan Cullen et Martin Singh sont les deux autres candidats à la succession de M. Layton.

Les quelque 131 000 membres du NPD peuvent exercer leur droit de vote depuis le 1er mars par la poste ou sur le site Internet du parti. Le nouveau chef sera connu le 24 mars, lors d'un congrès à Toronto.