Le ministre associé de la Défense, Julian Fantino, a déclaré mardi que le gouvernement de Stephen Harper n'a pas encore exclu de se retirer du controversé programme d'achat des avions de chasse F-35.

«Nous n'avons pas, pour le moment, exclu la possibilité, bien sûr, de se retirer de n'importe lequel des programmes», a indiqué M. Fantino alors qu'il témoignait devant le comité des communes sur la défense. Il a fait ce commentaire après une série de questions posées par les deux partis d'opposition.

Le ministre associé a indiqué que le gouvernement reste engagé à acheter les avions furtifs, mais il a rappelé que le contrat n'a toujours pas été signé.

Les conservateurs croient toujours que l'achat des avions de chasse perfectionnés constitue la meilleure option pour remplacer la flotte vieillissante des CF-18, mais le ministre Fantino a laissé entendre que le gouvernement préconisait une approche prudente. Il a insisté sur le fait qu'Ottawa ne laissera pas tomber l'armée de l'air lorsque les CF-18 arriveront au bout de leur durée de vie utile, vers 2020.

Ses commentaires illustrent un recul par rapport à la position défensive jusqu'ici adoptée par le gouvernement Harper au sujet du coûteux programme, qui est reporté depuis des années.

Depuis qu'ils ont annoncé leur intention d'acheter les 65 avions de chasse, les conservateurs ont toujours défendu leur choix. Ils ont maintes fois repoussé les demandes pour reconsidérer le programme et ont attaqué les critiques, qui s'en prennent au coût élevé et incertain des appareils.

Le ton du gouvernement a commencé à changer plus tôt ce mois-ci, avant une rencontre à Washington avec les pays partenaires, au cours de laquelle ils avaient la possibilité de questionner le fabricant des avions de même que le Pentagone, qui coordonne le programme international.

Après son témoignage devant le comité, mardi, M. Fantino a nié que le soutien du gouvernement pour le projet soit en train de s'affaiblir.

«Je suis réaliste», a-t-il lancé. «Jusqu'à ce que le contrat d'achat soit signé et prêt à être lancé, je crois que la seule réponse appropriée pour moi est d'être franc. Nous sommes engagés dans ce programme. Nous prévoyons faire ce qui est le mieux pour les contribuables canadiens à l'égard du remplacement des CF-18.»

Depuis des mois, à la Chambre des communes, M. Fantino soutient qu'il n'est pas nécessaire de prévoir un plan de rechange en cas de retard. Mais mardi, il a révélé au comité que des responsables de la défense étaient chargés de préparer des scénarios de rechange au programme des F-35, précisant qu'il s'agissait d'une recherche «au cas où».