Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a annoncé hier la fermeture du Centre international des droits de la personne et du développement démocratique, organisme fondé en 1988 par l'ancien gouvernement progressiste-conservateur de Brian Mulroney.

Cet organisme, qui a pour mandat de faire la promotion des droits de la personne dans les pays en développement, a été secoué par d'importants conflits à la suite de la nomination de nouveaux membres au conseil d'administration par le gouvernement Harper.

Certains des nouveaux membres s'étaient insurgés contre la décision de l'organisme, également connu sous le nom de Droits et Démocratie, d'accorder du financement à des groupes de défense des droits de la personne qui critiquaient les violations des droits de l'homme commises par Israël.

En 2010, au moins 47 des employés de Droits et Démocratie ont ouvertement réclamé le départ de trois membres du conseil d'administration - Aurel Braun, Jacques Gauthier et Elliot Tepper - parce qu'ils auraient tenté, selon eux, d'imposer une direction plus favorable à Israël, à l'image de la politique étrangère du gouvernement Harper.

L'ancien président de Droits et Démocratie, Rémy Beauregard, est mort en janvier 2010 à la suite d'un malaise cardiaque survenu au moment où la crise battait son plein. L'actuel président, Gilles Latulippe, a été nommé en mars 2010.

Selon le ministre John Baird, il est temps de mettre la clé sous la porte de Droits et Démocratie étant donné les problèmes qui l'ont secoué et le contexte des compressions budgétaires. «Depuis un certain temps, les nombreux problèmes auxquels est confronté le Centre international des droits de la personne et du développement démocratique ont été exposés sur la place publique. Il est maintenant temps de tourner la page et d'aller de l'avant», a soutenu le ministre Baird dans un communiqué de presse. Le ministre a indiqué qu'un projet de loi sera déposé sous peu à la Chambre des communes pour mettre fin aux activités de l'organisme. Les fonctions du Centre seront confiées au ministère des Affaires étrangères.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Parti libéral ont vertement condamné cette décision en accusant le gouvernement Harper d'avoir sciemment miné la crédibilité de cet organisme lorsqu'ils ont nommé des membres qui ont tenté d'imposer une ligne de conduite.

«Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage. C'est exactement ce que le gouvernement a fait. Ils sont intervenus à Droits et Démocratie, ils ont miné l'organisation, ils ont empoisonné l'organisation et maintenant ils disent que c'est une organisation malade, on la tue», a affirmé la députée néo-démocrate de Laurier-Sainte-Marie, Hélène Laverdière, ancienne diplomate.

Elle a dit douter que le ministère des Affaires étrangères ait les moyens financiers adéquats pour s'acquitter de ces nouvelles responsabilités puisque le gouvernement Harper compte couper les vivres au Ministère au cours des trois prochaines années.

«Ce gouvernement conservateur a essayé d'utiliser Droits et Démocratie pour promouvoir son propre programme idéologique. Lorsque cela s'est avéré un échec, il lui a mis des bâtons dans les roues et l'a ensuite éliminé pour faire des "économies"», a soutenu le député libéral Dominic LeBlanc.