L'annonce, la semaine dernière, par le gouvernement conservateur de Stephen Harper de la disparition de Droits et Démocratie, organisme parapublic, a entraîné une levée de boucliers au Canada. Nombreux sont ceux qui ont accusé le gouvernement de tuer pour des raisons idéologiques l'organisation créée par Brian Mulroney en 1988.

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«La fermeture de Droits et Démocratie était dans les boîtes des conservateurs depuis 2002. Plusieurs le trouvaient trop progressiste», déplore Jean-Louis Roy, qui a été président de l'organisme de 2002 à 2008. Cette création de l'État, qui en restait indépendante, a joué selon lui un rôle unique pendant un quart de siècle.

«C'était une fierté pour le Canada. Cette organisation parapublique se conduisait souvent comme une organisation non gouvernementale et portait sur la place publique des débats qui ne s'y seraient pas retrouvés», rappelle pour sa part François Audet, directeur de l'Observatoire canadien sur les crises et l'aide humanitaire.

Parmi les grandes batailles menées par Droits et Démocratie, on trouve notamment la création de la Cour pénale internationale, la reconnaissance des violences sexuelles comme crimes contre l'humanité et la promotion de la démocratie dans certains des pays les plus fermés du monde.

La mort de l'organisme, qui disposait d'un budget annuel de quelque 10 millions de dollars et qui finançait des projets dans 13 pays, a des conséquences ici comme en Birmanie, en Haïti et dans les territoires palestiniens. Nos correspondants font le point.