Catapulté au poste de ministre de la Santé en juin sans avoir subi l'épreuve des urnes, le Dr Yves Bolduc a finalement obtenu haut la main, hier, son laissez-passer pour l'Assemblée nationale.

Il a remporté l'élection partielle dans la circonscription de Jean-Talon, à Québec, avec 57,8% des suffrages. Le nouveau député a écrasé ses cinq adversaires, devançant la péquiste Françoise Mercure par près de 27 points.

 

L'Action démocratique du Québec a encaissé toute une dégelée. Le parti de Mario Dumont n'a récolté que 4,6%, le plus bas score de son histoire dans cette circonscription. Le Parti vert n'est pas loin derrière avec un score de 3,4%.

«Êtes-vous d'accord pour dire qu'on a fait toute une campagne!» a lancé M. Bolduc dans son local électoral bondé de militants. Le premier ministre Jean Charest a d'ailleurs souligné que son nouveau député «a fait une campagne électorale comme on en a rarement vu».

Yves Bolduc surpasse même le résultat enregistré par Philippe Couillard lors des élections générales de 2007. L'ex-ministre de la Santé avait amassé 42% des voix. Sa majorité était de 3873 voix, alors que celle de M. Bolduc a atteint 5590.

Le bond de près de 16 points du Parti libéral s'est réalisé surtout aux dépens de l'ADQ et de son candidat Martin Briand, un étudiant au doctorat en médecine expérimentale. Le parti de Mario Dumont termine encore une fois en troisième position mais il perd 14 points par rapport aux élections de 2007. Lors de son tout premier test électoral en 1994, juste après sa fondation, l'ADQ avait fait mieux et obtenu 7,5%.

La défaite d'hier est d'autant plus dure pour l'ADQ qu'elle survient dans la région de Québec, un terreau qui lui est fertile. Cette élection confirme la chute de l'ADQ observée dans les sondages depuis déjà plusieurs mois.

Avec 30,9%, le PQ a enregistré hier un score équivalent à celui de 2007, alors qu'il avait récolté 30%. Québec solidaire a amassé 2,7% des voix; le Parti indépendantiste, 0,5%.

Le taux de participation a atteint 51,7%, ce qui est beaucoup plus élevé que la moyenne des dernières années pour une élection partielle. C'est exceptionnel d'autant que le scrutin a eu lieu au beau milieu d'une campagne électorale fédérale fort médiatisée.

La victoire d'Yves Bolduc n'a causé aucune surprise. Jean-Talon est fidèle aux libéraux depuis sa création dans les années 60. Le PQ est toutefois venu bien près de l'emporter en 1994 et 1998 dans cette circonscription composée d'électeurs plus aisés et plus âgés en moyenne que dans le reste de la région.

L'élection dans Jean-Talon a été rendue nécessaire à la suite du départ de Philippe Couillard, le 25 juin. Le jour même, Jean Charest recrutait le médecin Yves Bolduc, un non-élu, pour devenir le nouveau ministre de la Santé et des Services sociaux. Une élection partielle a été déclenchée quelques semaines plus tard.

Yves Bolduc n'en était pas à son premier test électoral hier. Lors des élections générales du printemps 2007, le médecin d'Alma, toujours sous la bannière libérale, avait subi un revers dans Lac-Saint-Jean face au péquiste Alexandre Cloutier.