Le Québec et le Canada se tirent mieux d'affaire que les États-Unis non seulement en raison de la plus grande prudence de leurs institutions financières, mais aussi grâce à leur système politique plus efficace en temps de crise, a déclaré hier Jean Charest.

Prononçant à Montréal un discours devant le Conseil des relations internationales de Montréal, le premier ministre du Québec a noté que les débats des derniers jours au Congrès américain l'ont amené à se rappeler la chance que nous avons de vivre dans un système politique à la britannique. «Je me suis rappelé combien j'aime notre système politique à nous. Le système avec caucus nous permet de mieux travailler quand on fait face à une urgence, quand on doit poser un geste fort, parfois impopulaire.»

Si le Québec et le Canada prêtent moins le flanc à une crise semblable à celle que connaît les États-Unis, il n'en reste pas moins qu'elle prouve par 10 l'importance d'investir d'autres marchés, a insisté M. Charest, à deux semaines du Sommet de la francophonie et de la visite du président français, Nicolas Sarkozy.

Pour se mettre «sur la carte de l'Europe», le Québec a tout intérêt à ce que le Canada conclue avec le vieux continent le plus ambitieux des accords, y compris dans des domaines de compétence provinciale.

«Nous voulons des ententes dans les domaines de l'éducation, de la recherche scientifique et technologique, de l'environnement, du travail, de l'énergie, de la culture», a lancé hier le premier ministre du Québec dans un discours prononcé devant le Conseil des relations internationales de Montréal.

«Il n'y a pas un endroit sur la planète où, dans le milieu du commerce, on se lève le matin et où quelqu'un dit: «Aujourd'hui, là, il faudrait faire un deal avec le Canada.» Notre économie est intéressante, mais ce qu'on est allé chercher, on l'a eu parce qu'on l'a voulu. Il faut convaincre nos partenaires.»

Et pour attirer des partenaires, il faut que le Canada, aussi décentralisé soit-il, présente un front uni dans la négociation des accords à venir, a insisté M. Charest.

En plus de courtiser l'Europe, le Québec doit s'allier à l'Ontario pour «offrir de nouveaux marchés à nos entreprises» et ce, sans négliger de développer le Nord québécois, sur lequel le premier ministre a de nouveau insisté hier.