L'Action démocratique du Québec est prête à mettre de côté la partisanerie afin que le gouvernement dépose un plan pour atténuer les effets de la crise financière internationale.

Le chef de l'opposition officielle, Mario Dumont, a affirmé qu'il allait offrir sa collaboration ainsi que des suggestions au premier ministre Jean Charest, qu'il doit rencontrer cette semaine à ce sujet.Selon M. Dumont, la population est inquiète des effets qu'elle pourrait subir, alors que les cours boursiers s'effondrent au Canada et ailleurs dans le monde depuis quelques semaines.

Le chef adéquiste, dont les députés étaient réunis mardi afin de préparer la prochaine rentrée parlementaire, souhaite que M. Charest dépose son plan dès la reprise des travaux à l'Assemblée nationale, le 21 octobre.

M. Dumont a assuré que son parti, qui a subi un cuisant revers lors de la plus récente élection complémentaire, n'avait pas l'intention de «retarder ou de compliquer» l'adoption de projets qui pourraient avoir un impact positif sur l'économie.

«Au-dessus de la partisanerie, on va collaborer à des mesures, à une action, qui vont dans le sens de réduire au minimum les impacts et d'éviter un ralentissement qui soit trop lourd ou qui soit plus qu'un ralentissement, qui soit une récession», a-t-il dit lors d'un point de presse.

Le chef adéquiste a affirmé que la préoccupation principale de sa formation était de préserver le pouvoir d'achat des Québécois.

M. Dumont n'a pas donné plus de détails sur les mesures qu'il mettrait de l'avant, les réservant d'abord pour M. Charest. Il a cependant affirmé qu'elles concerneraient aussi les champs d'action du gouvernement fédéral.

M. Dumont s'est dit défavorable à toute mesure qui entraînerait un déficit ou contribuerait à l'endettement de la province.

Reprenant un de ses thèmes favoris, M. Dumont a fustigé les lourdeurs «bureaucratiques» qui, selon lui, devraient aussi être éliminées dans le contexte actuel pour que des projets à saveur économique voient le jour plus rapidement.

Alors que, depuis plus d'une semaine, M. Charest laisse planer la possibilité d'élections provinciales, M. Dumont a affirmé mardi que le contexte actuel ne se prête pas à une campagne électorale, ce qu'il a qualifié de «summum de la partisanerie».

«Je ne suis pas certain que les gens s'attendent que leur premier ministre s'enlève du volant de l'économie pour se mettre au volant d'un autobus de tournée électorale», a-t-il dit.

Lors d'une élection complémentaire dans une circonscription de la ville de Québec, il y a une semaine, l'ADQ a terminé en troisième position derrière libéraux et péquistes, avec un score inférieur à celui de la dernière élection générale.

Mardi, M. Dumont a accusé le gouvernement d'être déphasé par rapport aux préoccupations de la population envers l'économie.

Il a d'ailleurs critiqué le ministre du Développement économique, Raymond Bachand, qui a déclaré lundi que l'économie québécoise tenait bon malgré le ralentissement américain et la crise financière qui s'étend maintenant jusqu'à l'Europe.

Le porte-parole adéquiste des finances, Gilles Taillon, a pour sa part affirmé que le gouvernement devait à tout le moins reconnaître que la situation est préoccupante.

«Il faut agir maintenant plutôt que d'attendre que la situation se détériore parce que les prévisions de croissance, par exemple, des ventes au détail sont très, très anémiques», a-t-il dit lors du point de presse où il se trouvait avec M. Dumont.

Samedi, le premier ministre Jean Charest a accepté de rencontrer M. Dumont, pour discuter d'économie.

Le chef adéquiste réclamait toutefois une rencontre au sommet qui aurait inclus la chef péquiste Pauline Marois.

Mme Marois compte pour sa part proposer un débat d'urgence sur l'économie dès la reprise des travaux parlementaires.