Québec doit renoncer à imposer aux PME toute forme de coercition en faveur du français, selon la présidente de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Isabelle Hudon.

«Il faut à tout prix éviter de nouvelles mesures coercitives pour nos PME sur le fait français», a-t-elle fait valoir mardi, en point de presse, alors qu'elle se rendait aux bureaux du premier ministre Jean Charest pour discuter de ce sujet.«Le fardeau administratif serait trop lourd», selon elle.

La rencontre entre Mme Hudon et le premier ministre visait à préciser l'ordre du jour du «rendez-vous des gens d'affaires» qui aura lieu à Montréal, vendredi, afin de voir par quels moyens Québec pouvait faire en sorte que les petites et moyennes entreprises (PME) fassent du français la langue d'usage dans ce secteur d'activités, 30 ans après l'adoption de la loi 101.

Mme Hudon n'aura cependant pas à déployer beaucoup d'efforts pour convaincre le gouvernement d'y aller en douceur, car la ministre responsable du dossier linguistique, Christine St-Pierre, qui est à l'origine de l'événement de vendredi, a déjà déclaré qu'il n'était pas question d'ouvrir la loi 101 pour assujettir les entreprises comptant moins de 50 employés à l'application de la loi.

Québec misera plutôt sur la bonne volonté des chefs de PME pour accroître l'usage du français en milieu de travail.

Actuellement, les 240 000 PME du Québec n'ont aucune obligation légale de se franciser.

Mme Hudon dit espérer que l'exercice de vendredi, coprésidé par elle et le premier ministre Charest, servira à concocter un plan d'action visant à étendre le français dans l'entreprise comme «langue de service, langue d'affichage et langue de travail».

Elle proposera surtout de mieux informer les dirigeants de PME sur les programmes gouvernementaux existants favorisant l'usage du français.

«Notre but n'est pas d'être agressif, parce qu'on ne gagnera pas du terrain, en étant agressif sur le front de la langue», selon elle.