Les Québécois ne tiennent pas le gouvernement Charest responsable de la tempête économique des derniers mois. Si des élections avaient eu lieu cette semaine, ils auraient voté à peu de choses près comme le 8 décembre dernier.

C'est ce qui ressort de la dernière enquête réalisée par la maison CROP pour le compte de La Presse, entre le 15 et le 25 janvier. Effectué par téléphone auprès de 1000 personnes, le coup de sonde est précis à trois points de pourcentage près.

CROP observe que la satisfaction à l'endroit du gouvernement Charest a grimpé de quatre points de pourcentage, à un confortable 52%, depuis sa dernière enquête, fin novembre 2008. Cette remontée survient alors qu'il est de plus en plus clair que Québec, comme Ottawa, ne pourra éviter un déficit dans son prochain budget.

«C'est comme si le gouvernement Harper subissait l'essentiel du ressac lié aux mauvaises nouvelles économiques» résume Claude Gauthier, vice-président de CROP. Dans son enquête, la maison de sondage observe que la satisfaction à l'endroit du gouvernement Harper est en chute libre.

Les intentions de vote ne bougent guère par rapport au scrutin de décembre dernier au Québec. Les libéraux, qui ont obtenu 43% des voix, récoltent désormais 41% des intentions de vote, une baisse de deux points, identique à celle du PQ, qui aurait obtenu 33% des suffrages.

Toujours en répartissant proportionnellement les 16% d'indécis, l'ADQ baisse elle de trois points à 13%, tandis que le Parti vert et Québec solidaire reprennent du poil de la bête - ils ont obtenu respectivement 2 et 4% des suffrages au scrutin de décembre. Ils auraient récolté 5 et 7% des votes si des élections avaient été tenues cette semaine.

Remontée de Pauline Marois

Réunis à La Malbaie pour se préparer à la session parlementaire, les péquistes auront une raison de se réjouir. Pauline Marois bénéficie d'une remontée dans l'estime des Québécois: 30% des gens pensent qu'elle est la mieux préparée pour être premier ministre du Québec. Il s'agit d'une augmentation de six points de pourcentage sur l'enquête faite une semaine avant les élections. Jean Charest est toujours premier, à 42%, un point de moins qu'au début décembre. Mario Dumont, qui a annoncé son départ, ne récolte que 11% des appuis.

Dans les intentions de vote, auprès de l'électorat francophone, le PQ gagne trois points, passant à 39%, tandis que les libéraux en cèdent un, reculant à 34%. L'ADQ est à 14%. Par région, on observe que le PLQ est en avance partout avec 43% d'appuis dans la grande région de Montréal contre 34% au PQ, et 8% seulement à l'ADQ.

La situation diffère toutefois selon les secteurs. Dans l'île de Montréal, le PLQ détient 49% des appuis contre 28% au PQ. En banlieue, le PQ est en avance, avec 41% contre 36% au PLQ. L'ADQ est loin derrière partout. Son meilleur score est à Québec, où elle détient 24% des intentions de vote.

Finalement, la souveraineté connaît «un léger sursaut», observe CROP. En janvier, après répartition proportionnelle, 43% des Québécois auraient voté en faveur de la souveraineté, cinq points de mieux qu'à la mi-novembre 2008. L'option souverainiste fait son meilleur score depuis 18 mois; elle avait atteint 41% à deux reprises, en mai et en février 2008.