La ministre des Transports, Julie Boulet, renvoie ses fonctionnaires à la planche à dessin pour qu'ils revoient «l'ensemble du projet» de modernisation de la rue Notre-Dame à la suite de l'explosion des coûts projetés.

Comme La Presse l'a révélé aujourd'hui, ces coûts sont passés de 750 millions à 1,5 milliard de dollars depuis l'annonce du projet en novembre 2007. En termes à peines voilés, Mme Boulet a jeté le blâme sur ses fonctionnaires et ceux de la Ville de Montréal pour ce doublement des coûts. Selon elle, l'estimation des coûts présentée par les fonctionnaires ne tenait pas compte de l'inflation et ne prévoyait pas de «contingences».

«On retourne les gens au travail parce qu'on trouve que ce n'est pas justifié que cela ait doublé en si peu de temps», a-t-elle affirmé ce matin à l'entrée du conseil des ministres.

«Le gouvernement, comme la Ville de Montréal, veut poursuivre dans le sens du réaménagement de la rue Notre-Dame. Mais on ne le fera pas à n'importe quel prix. Par souci de saine gestion des fonds publics, on va revoir les récents estimés, on va optimiser le projet, le ramener à des coûts plus acceptables et raisonnables.»

Julie Boulet donne six mois à ses fonctionnaires pour mener à bien cette opération. Le maintien de l'objectif de 2014 pour la fin des travaux n'est pas assuré. La ministre s'est contentée de dire que son but est de «minimiser les impacts sur les échéanciers». «On ne va pas démarrer un projet qui a doublé de coût en si peu de temps».

Les coûts pourraient dépasser les 750 millions prévus au départ malgré la «réévaluation» des fonctionnaires. «On va leur laisser faire leur travail, et on verra quels seront les coûts qui nous seront présentés», a-t-elle dit.

«C'est une évaluation qui date de 2006. C'est ce que j'ai demandé au ministère : dorénavant il va falloir prévoir des contingences qui vont s'arrimer avec l'état d'avancement du dossier. Il faut prévoir des contingences, calculer l'indexation, l'actualisation des coûts. Souvent on annonce des projets qui vont être terminés dans cinq ans. On n'évalue pas le coût de ces projets dans les cinq ou six prochaines années.»