Le Parti québécois doit amasser 2,5 millions durant sa campagne de financement 2009, un objectif qui sera annoncé en fin de semaine, en marge d'un bilan de la dernière campagne électorale.

Le PQ commence 2009 avec une dette de 831 000$ qu'il compte ramener à 230 000$ à la fin de l'année, indique un document destiné aux délégués du conseil national de la fin de semaine, obtenu par La Presse.

 

Conséquence aussi de l'augmentation des voix aux élections - l'allocation de l'État passe de 800 000$ à 1 million -, les recettes du PQ grimperont d'environ 10% en 2009 par rapport à l'an dernier. Les salaires seront réduits de 1,5 million à 1,2 million - parce qu'on ne sera pas en année électorale -, et les transferts aux circonscriptions seront inchangés par rapport à l'année 2008.

Le rapport financier du PQ recèle des détails croustillants sur l'organisation interne. Circonscription historiquement favorable au PQ, l'Assomption avait 16 000$ comme objectif de financement. Normalement, en année électorale, cette cible aurait dû être largement dépassée. Mais la bisbille interne qui a mené au choix de Scott McKay comme candidat a ramené le financement à 14 000$.

Inversement, dans Rousseau, autre circonscription péquiste, le député François Legault avait eu 29 000$ comme objectif, mais il a amassé 70 000$ en cette année électorale, soit le meilleur résultat pour une circonscription en 2008. Dans Charlevoix, Mme Marois a récolté 55 000$.

À Québec, la fin de semaine prochaine, le conseil national du PQ choisira sans opposition Jonathan Valois, l'ancien député de Joliette, comme président, en remplacement de Monique Richard, élue dans Marguerite-D'Youville. M. Valois, actuellement employé de la CSN, avait été l'un des rares partisans de Pauline Marois au sein du caucus, dès sa première tentative de déloger Bernard Landry.

Battu dans Mercier, Daniel Turp a convoité la présidence, mais il atterrira au poste de vice-président, responsable de la commission politique, occupé jusqu'ici par François Rebello. Comme Mme Richard, M. Rebello doit quitter cette fonction parce qu'il a été élu, dans La Prairie, le 8 décembre.

Françoise Mercure, candidate défaite dans Jean-Talon, deviendra responsable du «groupe d'action politique des femmes» au PQ, tandis que Kamal El Batal occupera la même fonction auprès des communautés ethniques.

Comité sur l'économie

Les délégués auront un comité sur la situation économique. D'entrée de jeu, Marc Laviolette et Pierre Dubuc du SPQ libre souhaitent qu'Abitibi Bowater, qui réduit ses activités au Saguenay, soit tenue de céder à Hydro-Québec les barrages privés qu'elle détenait pour alimenter ses usines.

Cette firme, qui compte 27 usines de pâtes et papier et 34 usines de produits du bois partout dans le monde, produit 50% du papier journal fabriqué en Amérique du Nord, une production moins rentable avec le recul des tirages de nombreux quotidiens.

Selon MM. Laviolette et Dubuc, Abitibi Bowater, a implanté des pratiques difficilement défendables, profitant des difficultés économiques pour augmenter la productivité de ses employés. À Saint-Prime, au Lac-Saint-Jean, les 85 employés d'Abitibi doivent fournir les 16 0000 pieds de bois par quart de travail, même au-delà des heures rétribuées s'ils sont ralentis à cause d'une panne d'équipement.

«Ce chantage éhonté émane de la plus grosse entreprise de papier journal en Amérique du Nord», une firme aux actifs de plus de 10 milliards qui a accordé une prime de départ de 48 millions à son président John W. Weaver, lors de son départ en juin 2008, relèvent MM. Laviolette et Dubuc.