Après avoir «menti» en campagne électorale sur la situation financière du gouvernement, Jean Charest s'apprête à augmenter les tarifs des services publics, accuse Pauline Marois.

blank_page«Ça risque de faire mal aux Québécois», a-t-elle lancé hier dans son discours d'ouverture du conseil national du Parti québécois, le premier depuis les élections générales du 8 décembre. Pauline Marois a rappelé que M. Charest refuse d'intervenir pour freiner les hausses tarifaires qui se profilent à l'horizon. «Lorsque Jean Charest promet, la main sur le coeur, qu'il n'y aura pas de hausse de tarifs, ils augmentent quand même. Imaginez-vous maintenant qu'il refuse de s'engager à ne pas les hausser», a-t-elle affirmé.

Selon elle, en temps de crise économique, le gouvernement doit geler les tarifs des services publics pour épargner les contribuables. Elle a toutefois nuancé sa position en reprochant surtout à Jean Charest de vouloir augmenter les tarifs «sans mesures compensatoires». Quoi qu'il en soit, elle accuse le premier ministre de «prendre prétexte de la crise pour ramener le rapport Montmarquette sur la tarification par la porte d'en arrière».

Ce rapport recommande de mettre fin à «la culture de la gratuité» et à la «sous-tarification» des services publics par des hausses de toutes sortes. Après l'avoir mis de côté dès sa sortie, en avril 2008, la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, vient de réhabiliter le rapport dans le cadre de ses consultations prébudgétaires.

Mme Marois accuse Jean Charest d'avoir menti sur la situation des finances publiques du Québec lors de la campagne électorale. Elle lui reproche d'avoir nié que les modifications apportées par le fédéral au programme de péréquation représentent un manque à gagner d'un milliard de dollars, que les pertes à la Caisse de dépôt et placements sont importantes et que le Québec risque de replonger en déficit.

«Il a réussi à discréditer son gouvernement encore plus rapidement qu'il ne l'avait fait avec le premier», a affirmé Mme Marois, sous les applaudissements nourris de ses militants.

La crise économique démontre selon elle «la nécessité de la souveraineté». «Lorsque nous avons besoin de faire des virages rapides, comme c'est le cas présentement, avons-nous vraiment les moyens de composer avec les incohérences d'une fédération? Il faut en finir avec la tutelle d'une autre nation», a-t-elle dit.

«Le contexte le prouve: la souveraineté, ça presse! a-t-elle ajouté. Si le Québec était souverain, nous disposerions de tous nos impôts. Nous aurions plus de marge de manoeuvre pour développer une stratégie économique, soutenir les familles et les travailleurs. Nous ne gaspillerions pas notre énergie pour aller faire des pèlerinages à Ottawa.»

Le PQ ramènera le sujet à l'avant-scène au cours des prochains mois en faisant de «l'animation politique». «C'est ainsi que nous ferons grandir l'enthousiasme pour la souveraineté. Il ne faut pas l'oublier, c'est notre raison d'être», a souligné Mme Marois.