Le gouvernement doit ouvrir les vannes et oublier la dette publique, a plaidé Québec solidaire dimanche à l'issue d'un conseil national où le seul député de la formation brillait par son absence.

Après avoir rencontré des militants vendredi à Québec, Amir Khadir a pris la direction de Toronto pour assister à une fête organisée par la communauté iranienne en l'honneur des députés canadiens originaires d'Iran. Les 150 délégués de Québec solidaire réunis dans la capitale pendant la fin de semaine ont donc adopté les orientations du parti en l'absence de leur seul représentant à l'Assemblée nationale.

La chaise laissée vide par le député de Mercier est «un hasard malheureux», a dit la co-porte-parole du parti, Françoise David, en point de presse.

«C'est une décision que nous avons prise ensemble. Il avait cette invitation, il souhaitait y aller, nous lui avons dit que nous comprenions et que nous partagions son désir d'y aller malgré les inconvénients», a expliqué Mme David, niant du même souffle toute mésentente entre elle et le député.

Quoi qu'il en soit, la formation politique de gauche a mis la table en prévision de la rentrée parlementaire du 10 mars en exigeant des investissements massifs de l'État dans l'économie «verte», «sociale» et «syndiquée».

Pour y parvenir, le gouvernement doit résister à la tentation de hausser les tarifs ou de serrer la vis aux centaines de milliers d'employés de l'État qui s'engageront bientôt dans un nouveau processus de négociation, a argué Mme David.

Bien au contraire, Québec doit profiter de la conjoncture pour accroître ses dépenses en allant «chercher l'argent, là où il est», notamment dans le Fonds des générations, une cagnotte de plus d'un milliard $ initialement mise en réserve pour réduire le fardeau de la dette.

«Il ne faut pas se priver de cet argent là pour intervenir dans les deux prochaines années», a dit Mme David, faisant valoir que les jeunes, de toute manière, ne sont pas préoccupés par la dette publique.

«Quand je rencontre des jeunes dans des cégeps, ce dont ils me parlent ce n'est pas de la dette mais d'environnement. Les jeunes sont très inquiets du pays qu'on leur laisse, du territoire qu'on leur laisse, de l'air qu'ils respirent en ce moment», a-t-elle soutenu.

Dans cette optique, la porte-parole de QS se méfie des velléités d'exportations d'hydroélectricité vers les États-Unis.

À son avis, le Québec ferait une erreur «d'aller vers ce qui est payant» en réalisant de nouveaux projets hydroélectriques dont les impacts environnementaux sont considérables.

Au chapitre de l'énergie, le parti de Françoise David et Amir Khadir considère que le gouvernement devrait consacrer ses efforts à développer l'énergie dite verte, provenant du vent ou du soleil.

Parmi ses autres suggestions de «sortie de crise», Québec solidaire propose d'instaurer un filet social pour les travailleurs autonomes, de favoriser le financement d'entreprises syndiquées, de rendre obligatoire le versement d'une indemnité de licenciement pour chaque employé et de hausser «substantiellement» les prestations d'aide sociale.