Le ministre de la Santé Yves Bolduc n'arrive pas à la cheville de son prédécesseur Philippe Couillard, selon l'Action démocratique du Québec.

Le porte-parole adéquiste en matière de santé, Eric Caire, a livré une charge à fond de train à l'endroit du ministre Bolduc, l'accusant de manquer de cohérence et de leadership.«Il n'est pas une coche en dessous, il est quelques coches en dessous de Philippe Couillard. Je ne dirais pas que ce n'est pas la même classe, c'est carrément un autre univers», a commenté le député de La Peltrie en entrevue à La Presse Canadienne, plus tôt cette semaine.

M. Caire reproche particulièrement au ministre ses tergiversations dans le dossier du nouveau Centre Hospitalier Universitaire de Montréal (CHUM) et sa décision de ne plus fixer d'objectifs de réduction du temps d'attente dans les urgences du Québec.

«Il est arrivé comme l'homme qui devait remplacer au pied levé le ministre Couillard, mais là, ce n'est pas au pied levé, c'est les deux pieds enfargés», a ironisé l'adéquiste, selon qui le ministre Bolduc «ne sait pas où il s'en va».

Selon lui, le ministre n'aura d'autre choix que de revenir sur sa décision de ne pas prendre d'engagements en matière de réduction des délais d'attente dans les salles d'urgence.

«Il avait dit qu'il était l'homme de la situation pour régler le problème des urgences, alors là, il y a eu fausse représentation. Même l'Association des urgentologues lui dit que c'est impensable de ne pas avoir de cible», a ajouté Eric Caire.

Le député adéquiste se surprend à regretter le départ pour le secteur privé de l'ex-ministre Couillard, qui a remis sa démission le 25 juin 2008.

«Il avait au moins la décence d'assumer ses décisions, il défendait ses dossiers lui-même et au moins, il se donnait des objectifs, il se mettait la tête sur le billot».

Au cours des dernières semaines, Yves Bolduc a entrepris une tournée des 11 salles d'urgence affichant les pires résultats à travers le Québec.

Avant d'entreprendre son périple, il avait affirmé en entrevue à La Presse Canadienne que «la médecine de corridor était inacceptable».

Toutefois, du même souffle il avait indiqué que le gouvernement Charest ne fixait plus d'objectif de réduction du temps d'attente, ni d'élimination des séjours de plus de 48 heures sur les civières dans les corridors des urgences.

Il disait privilégier plutôt une approche basée sur la concertation avec les hôpitaux, sans obligation de résultats.